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Une expertise confirme que la santé de Tariq Ramadan est compatible avec la détention

L'état de santé de Tariq Ramadan reste compatible avec sa détention, selon les experts médicaux qui ont réexaminé le mois dernier l'intellectuel musulman, incarcéré depuis près de huit mois dans une affaire de viols qu'il conteste, a appris jeudi l'AFP de sources proches du dossier.

Dans leur expertise signée le 11 septembre, les médecins affirment que "la prise en charge actuelle de M. Tariq Ramadan n'est pas incompatible avec la détention provisoire" du théologien suisse de 56 ans, atteint d'une sclérose en plaques.

"Toutefois, M. Ramadan doit continuer à bénéficier en détention de l'accès aux soins, c'est-à-dire au traitement qui lui a été prescrit et à la prise en charge qui lui est associée", qui inclut un suivi neuro-urologique, psychothérapique et kinésithérapique, selon les docteurs qui l'ont examiné le 8 août.

"M. Tariq Ramadan ne pourrait bénéficier, hors détention, d'autres possibilités thérapeutiques", écrivent-ils au juges, en confirmant leurs conclusions initiales du 18 avril.

Les deux médecins s'appuient en particulier sur un examen de la mi-juin par un neurologue spécialisé dans la sclérose en plaques. Celui-ci notait, entre autres, une "majoration des troubles sensitifs", notamment des douleurs aux jambes, et des troubles de la concentration et de la mémoire.

"Il est possible que le stress carcéral ait favorisé les modifications de son état de santé" entre mars et juin, expliquait le professeur.

Les experts médicaux concordent avec cette évaluation. Ils soulignent cependant que "l'aggravation porte sur une symptomatologie subjective (douleurs, crampes et paresthésies)" et que l'examen du théologien est "discordant": malgré la perte de sensibilité des membres inférieurs, "M. Ramadan peut tenir debout" y compris les yeux fermés, soulignent-ils.

L'islamologue est écroué en France depuis sa mise en examen le 2 février pour les viols de deux femmes. Il est détenu actuellement à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne).

Mardi, les juges d'instruction se sont opposés à sa remise en liberté après avoir reçu une expertise informatique révélant de nouveaux éléments à charge.

Des centaines de SMS explicites exhumés du téléphone d'une plaignante témoignent d'un rapport sexuel violent entre elle et l'intellectuel, le 9 octobre 2009 à Lyon. La semaine dernière, Tariq Ramadan, confronté à cette femme dans le bureau des juges, persistait pourtant à nier toute relation sexuelle avec elle.

Pour la défense de l'islamologue, qui souhaite une nouvelle audition rapide de son client, ses messages témoignent plutôt d'une relation "consentie".

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