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Universités: 600 manifestants à Paris contre les "facs d'élite et les facs poubelles"

Six cents personnes ont défilé mercredi après-midi à Paris, selon la police, pour protester contre la loi réformant les conditions d'accès à l'université, alors que le mouvement de protestation, qui s'essouffle dans les facultés, a entraîné l'annulation de plusieurs examens.

A l'appel d'une intersyndicale, les manifestants, dont des étudiants et enseignants, sont partis de la place de la Sorbonne et se sont dirigés vers la place Monge, dans le Quartier latin de la capitale. Ils ont défilé en scandant: "pas de facs d'élite et pas de facs poubelles, à bas les facs concurrentielles", ou "facs fermées à tous les policiers et facs ouvertes à tous les réfugiés".

Ils dénoncent le nouveau système censé mettre fin au tirage au sort dans les filières où la demande excède l'offre, mais qui instaure de la sélection, selon eux. "On passe du tirage au sort à la loterie", fustige Hervé Christofol, secrétaire général du Snesup, opposé à la loi. Il cite l'exemple des commissions d'examens des dossiers en Staps (métiers du sport) à Grenoble, où "pour départager les dossiers des candidats, il a fallu créer un algorithme permettant d'inscrire 7 chiffres après la virgule".

Alors que le mouvement de mobilisation s'essouffle dans les universités, puisque seule Nanterre (Hauts-de-Seine) reste totalement bloquée, il croit possible un rebond du mouvement à partir du 22 mai, quand les premiers résultats sur la plateforme Parcoursup vont tomber. "Tout le monde s'attend à ce que ce soit une catastrophe", prévient-il.

Le mouvement de protestation a surtout pris la forme, ces dernier jours, de blocages d'examens dans quelques facultés.

A Lyon, après le blocage lundi des deux sites de l'université Lumière Lyon 2, la présidente a décidé d'annuler toutes les épreuves sur table de fin d'année qui devaient se tenir jusqu'à fin mai. Lundi, d'autres examens n'ont pas pu se tenir à Marseille et à Paris-8.

En fin de semaine dernière, les partiels des étudiants de l'université de Nanterre avaient également été annulés sous la pression des bloqueurs.

"Il y a eu des votes à main levée pour annuler des partiels", témoigne aussi Pauline, étudiante à Paris 1 en philo et Paris 3 en lettres, s'indignant que l'Etat puisse "mettre de l'argent pour faire passer les examens à tout prix mais n'ait pas anticipé la hausse démographique", qui se répercute dans les facs.

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