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Violences sexuelles: les grandes écoles constatent une forte "libération de la parole"

L'ouverture récente de plusieurs enquêtes judiciaires pour viols parmi les étudiants de grandes écoles témoigne d'un "mouvement de fond de libération de la parole", selon la conférence des grandes écoles (CGE), samedi, qui réfute l'idée d'une omerta.

"C’est un mouvement de fond de libération de la parole que l’on observe avec une augmentation assez régulière du nombre de cas qui nous sont rapportés", a commenté le président de la conférence des grandes écoles (CGE), Laurent Champaney, dans la lignée du mouvement MeToo contre les violences faites aux femmes.

Interrogé par l'AFP, M. Champaney, par ailleurs directeur de l'École nationale supérieure d'arts et métiers, s'est cependant dit "surpris" par le nombre d'enquêtes que le parquet d'Evry a annoncé vendredi avoir ouvertes.

Elles visent des accusations de viols et agressions entre étudiants d'établissements du campus de Saclay (Essonne), tels que l’École normale supérieure, l'Ecole polytechnique, CentraleSupélec et l'Institut d'Optique. Au total, huit enquêtes sont diligentées.

Le patron de la CGE s'est en outre inscrit en faux contre l'idée d'une omerta visant à protéger la réputation des grandes écoles qui forment la plupart des futures élites françaises.

"Il y a cette croyance surtout dans la population étudiante mais je ne connais personne qui irait cacher des faits comme ça au titre de la réputation de l’école", a affirmé M. Champaney.

Le président de la CGE, puissante association qui regroupe notamment 227 grandes écoles, expose deux problématiques dans les cas de violences sexuelles rapportées aux directions de ces établissements.

D'une part, les cas de consentement sur fond de consommation excessive d'alcool ou de drogue: "ces situations mettent les victimes dans des situations personnelles très délicates".

De l'autre, l'émergence des violences au sein de jeunes couples sur fond de sexualité "violente".

Si plusieurs enquêtes internes ont été lancées au sein de grandes écoles avec à la clef des résultats montrant une forte prévalence des agressions sexistes et sexuelles comme à CentraleSupélec, Polytechnique ou AgroParisTech, la CGE ne s'est pas lancée dans une comptabilité au niveau de tous ses membres.

"On partage de bonnes pratiques comme comment mettre en place des cellules d'écoutes, des outils de sensibilisation comme des pièces de théâtres ou des jeux sérieux", décrit M. Champaney.

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