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Nanterre: en appel, un homme accusé de viols avoue "tout" pour cinq de ses 11 victimes présumées

Retournement de situation mercredi au procès en appel d'un homme condamné à 13 ans de réclusion pour viols ou agressions sexuelles sur des femmes rencontrées sur internet: au troisième jour des débats, le trentenaire a avoué "tout" ce qu'il niait depuis cinq ans concernant cinq de ses 11 victimes présumées.

Mangeant ses mots et visiblement ému, cet habitant des Mureaux (Yvelines), âgé de 35 ans, a demandé à prendre la parole en début de matinée. "En décembre 2012, y'a quelque chose qui s'est passé: j'ai perdu ma grand-mère", a-t-il commencé.

Rejeté dès sa naissance par sa mère, non reconnu par son père, cet ex-militaire originaire de Martinique a été en grande partie élevé par cette grand-mère maternelle, puis par la soeur de sa mère, à la mort de la vieille dame.

"J'étais à la maison (chez sa tante, NDLR), je cherchais pas de travail... C'est là que ma tante m'a dit que je n'étais plus son fils. Ca, ça m'a cassé, ça m'a détruit", dit cet homme qui considérait sa tante comme une mère. C'était "ma seule attache", ajoute-t-il, presque inaudible.

"J'ai quitté la maison, j'ai vécu à droite à gauche et me suis mis sur (le site de rencontres) Adopte (un mec), j'ai menti (aux filles contactées) pour pouvoir me débrouiller", poursuit le jeune homme.

"Tout ce que disent" les quatre parties civiles "est vrai": elles "étaient d'accord pour les préliminaires, pas pour le reste", dit-il encore en regardant le banc des parties civiles.

"Je (leur) demande pardon. Si j'ai nié, c'est parce que j'avais honte de ce que j'avais fait. Je ne me reconnaissais pas dans ce que j'avais fait."

"Aviez-vous conscience que ce que vous faisiez était des viols ?", lui demande de préciser la présidente. "Sur le coup, non".

Mais après les relations non consenties, le jeune homme demandait pardon à ses victimes. Et "leur proposait de les revoir", souligne la présidente. Pourquoi ? "J'étais perdu, je savais plus ce que je faisais. J'ai été détruit par une seule phrase" (en référence aux propos de sa tante ndlr), répond l'homme au crâne rasé, tout de sombre vêtu, en pleurs.

Questionné ultérieurement sur ce qu'il reconnaissait pour les sept victimes présumées qui ne se sont, elles, pas portées parties civiles au procès, il n'a cette fois reconnu qu'un viol sur l'une d'entre elles. Pour toutes les autres, elles étaient selon lui soit "consentantes", soit "il ne s'est rien passé du tout".

"Je peux pas laisser dire que j'ai violé" ces personnes "alors que c'est pas vrai", a avancé l'accusé.

En mai 2017, cet accro aux sites de rencontres a été reconnu coupable d'avoir violé neuf femmes, parmi lesquelles deux étaient enceintes - dont sa compagne -, d'avoir tenté de violer une dixième victime et agressé sexuellement une onzième. Le tout aggravé par la circonstance des rencontres en ligne.

La cour d'assises des Yvelines avait assorti sa peine de cinq ans de suivi socio-judiciaire et d'une injonction de soins.

Le verdict est attendu jeudi.

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