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Voiture remplie de bonbonnes de gaz en plein Paris: Inès Madani, la principale suspecte, avait prêté allégeance à l'EI

Trois femmes radicalisées ayant un lien avec l'affaire de la voiture contenant des bonbonnes de gaz découverte le week-end dernier au coeur du Paris touristique et qui préparaient "de nouvelles actions violentes et imminentes", selon les autorités, ont été interpellées jeudi soir au sud de la capitale.

La principale suspecte interpellée dans l'enquête sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz retrouvée au coeur de Paris et qui, selon les autorités, préparait un attentat imminent, avait prêté allégeance aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Inès Madani, âgée de 19 ans et interpellée jeudi soir en pleine rue avec deux complices présumées, est la fille du propriétaire de la voiture retrouvée avec les bonbonnes, dont la découverte le week-end dernier a fait craindre un nouvel attentat après la série inédite d'attaques jihadistes en France depuis 2015.

Par ailleurs, le compagnon d'une des trois suspectes interpellées, a été arrêté jeudi soir, a-t-on appris vendredi de sources proches de l'enquête.

L'homme, arrêté aux Mureaux (Yvelines), est connu des services de renseignement pour islamisme radical, selon ces sources, qui confirmaient une information de TF1. Son frère est actuellement placé en détention provisoire pour ses liens avec Larossi Abballa, le jihadiste qui a tué en juin un policier et sa compagne dans les Yvelines, ont-elles ajouté.

Inès Madani a été blessée par balle après que l'une de ses compagnes eut poignardé un des policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) venu les arrêter à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), à 25 km au sud-est de Paris.

Elles "avaient l'air stressées, elles regardaient partout autour d'elles", a raconté à l'AFP un riverain, Joachim Fortes Sanchez, 21 ans, qui dit les avoir vues avant leur interpellation. Au moment de l'arrestation, "une jeune femme a sorti un couteau et a frappé un policier", dont les jours ne sont pas en danger.

Les policiers ont perquisitionné dans la foulée l'appartement d'où sortaient les trois femmes.

"Une des trois interpellées habitait Boussy-Saint-Antoine. C'est à son domicile que la perquisition a eu lieu", a confirmé vendredi à l'AFP le maire de la ville, Romain Colas. Il s'agit de la femme âgée de 39 ans, qui aurait "mis le voile il y a deux ans, alors qu'elle ne le portait pas avant".

Inès Madani, qui était connue des services de police pour des velléités de départ en Syrie, avait prêté allégeance à l'EI, selon une source proche de l'enquête. Elle était aussi connue de la justice belge, selon nos confrères de la RTBF où elle apparait dans un dossier de départ en Syrie.

Agées de 39, 23 et 19 ans, les trois femmes "radicalisées, fanatisées", "préparaient vraisemblablement de nouvelles actions violentes et de surcroît imminentes", a déclaré jeudi soir le ministre de l'Intérieur.

Bernard Cazeneuve a salué "l'action exemplaire" des services dans ce qui a été une "véritable course contre la montre". Quant au président de la République, François Hollande, il a déclaré qu'un "groupe a été annihilé".


"Dépôt d'engins explosifs"

Un message d'alerte sur un risque d'attentat dans les gares parisiennes et en Essonne avait été envoyé dans la journée aux policiers, a souligné une source policière. Selon une autre source au sein de la police, le réseau préparait un attentat pour jeudi.

"Hier, c'était alerte maximale. Partout!", a souligné une source proche de l'enquête.

A Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), où habitent les Madani dans un quartier résidentiel, les voisins tombent des nues. "C'est une gamine calme: elle dit bonjour, demande comment ça va... Elle était très couverte mais ça ne me choque pas, on ne voit plus que ça", a témoigné à l'AFP une voisine âgée d'une soixantaine d'années.

Quatre personnes avaient déjà été arrêtées mardi et mercredi dans le Loiret et dans le sud de la France, deux frères et leurs compagnes.

Les enquêteurs cherchent à savoir si les trois jeunes femmes ont bénéficié de complicités et à déterminer si leur projet a été inspiré par un de leurs contacts qui pourrait se trouver en Syrie. Leur réseau était "activé de l'étranger", selon une source policière.

Le procureur de la république de Paris, François Molins, doit s'exprimer sur l'affaire à 17H30 lors d'une conférence de presse.

Les policiers sont désormais persuadés que la voiture découverte à Paris dans la nuit de samedi à dimanche, chargée de cinq bonbonnes de gaz et de trois bouteilles de gasoil, feux de détresse allumés et sans plaque d'immatriculation, devait servir à un attentat, manqué pour une raison encore indéterminée. Le véhicule était garé à quelques centaines de mètres de Notre-Dame de Paris, dans le quartier touristique du quartier Latin.

Le propriétaire de la voiture, connu pour des faits anciens de prosélytisme islamiste, avait été relâché mardi soir à l'issue de sa garde à vue.

Le patron de la DGSI, Patrick Calvar, avait mis en garde en mai contre le danger de "dépôt d'engins explosifs" dans des lieux rassemblant une foule importante.

Le 14 juillet à Nice, un Tunisien de 31 ans a tué 86 personnes en fonçant à bord d'un camion sur la foule rassemblée pour assister au feu d'artifice de la fête nationale, quelques mois après les tueries du 13 novembre à Paris au cours desquelles 130 personnes avaient trouvé la mort.

Au lendemain des trois interpellations à Boussy-Saint-Antoine, les policiers ont reçu de nombreux appels s'alarmant de la présence de bonbonnes de gaz en divers endroits, en région parisienne comme en province, sans qu'aucun danger n'ait été détecté. Le commissariat de la Plaine-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a ainsi dû être évacué.


 


 

 


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