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Zemmour à la rencontre de ses (é)lecteurs, "candidat au débat"

Applaudi aux cris de "Zemmour président" vendredi à Toulon, le polémiste Eric Zemmour, qui ne cache plus ses ambitions présidentielles pour 2022, s'est dit vendredi "candidat au débat" dans une conférence qui n'avait pas encore tout à fait l'allure d'un meeting.

"Je ne demande que cela, je suis candidat au débat. (...) La démocratie c’est la confrontation des idées", a affirmé sous les rires l'éditorialiste proche de l'extrême droite identitaire, devant quelque 800 personnes venues l'écouter pour présenter son livre "La France n'a pas dit son dernier mot".

Il a annoncé à ce sujet qu'il affronterait prochainement le chef de file de LFI Jean-Luc Mélenchon, alors qu'il est privé de son émission quotidienne sur Cnews après la décision du CSA de décompter son temps de parole.

Mais il a surtout longuement dénoncé, comme à son habitude, la "guerre de civilisation sur notre sol" où des territoires ont été "conquis par l'islam", et la "guerre des minorités" qu'il faut "combattre".

A un homme dans la salle qui lui demandait "un moratoire sur l'immigration", l'encadrement du droit de grève et un retour "à une politique d'assimilation", l'éditorialiste a répondu "vous allez être obligé de voter pour moi".

Avant sa conférence, quelques opposants ont manifesté devant le Palais des congrès où ses partisans ont répondu en entonnant une Marseillaise.

- Il "ringardise" -

Lucie, 26 ans, portant un tee-shirt célébrant les "racines" de la France, est venue voir Eric Zemmour qui est pour elle "la dernière chance de sauver la France". Elle a démissionné de l'Education nationale après des "menaces d'élèves, pour la plupart issus de l'immigration", et dit "n'avoir jamais été importunée par quelqu'un de blanc".

Elle a voté Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2017 mais blanc au second, "déçue" par son débat face à M. Macron.

Ancienne électrice de Nicolas Sarkozy, qui a voté blanc en 2017, Chloé, 73 ans, artiste peintre, salue chez M. Zemmour "un homme brillant qui parle cash et ringardise tous les autres politiques". Elle veut "arrêter l'immigration" à cause du "+grand remplacement+".

Samedi, Eric Zemmour ira à Nice où, outre les dédicaces, il déambulera sur le marché aux fleurs et rencontrera quelques jeunes soutiens de "Génération Z".

Les bras croisés, ce fervent partisan de la théorie complotiste du "grand remplacement" (de la population européenne par une population immigrée qui l'organise, ndlr) pose en couverture de son livre devant un drapeau français qui flotte au vent.

"Je me suis inspiré d'une affiche de Donald Trump", dit-il, désireux à ce stade "d'imposer" ses thèmes qui l'obsèdent: l'immigration, l'islam et "l'existence du peuple français".

Mais l'essai, qui débute par une faute d'orthographe, ne porte pas de propositions telles qu'attendues d'un potentiel candidat et ressemble davantage à des chroniques mondaines basées sur ses échanges avec diverses personnalités.

Propositions ou pas, la fascination ou la répulsion que ce partisan de la remigration (retour des immigrés dans leur pays d'origine) génère, et l'intérêt médiatique qu'il suscite, le réjouissent.

"C'est mon intérêt de faire durer l'ambiguité" sur ma candidature, a-t-il redit à Toulon.

- Budapest -

Il a aussi attaqué "les soi-disant" humoristes qui sont "des chiens de garde de l’idéologie dominante" en citant l'humoriste Charline Vanhoenacker pour avoir détourné une de ses affiches.

Il a proposé comme Marine Le Pen, qui pâtirait électoralement de sa candidature, de "privatiser" l'audiovisuel public et s'est targué d'avoir inspirée sur ce point la candidate à l'Elysée, ainsi que tous les autres prétendants à la présidentielle.

"Il suffit qu’il y ait une simple rumeur sur ma candidature à l’élection pour voir tous les candidats parler comme moi", a-t-il affirmé.

Admirateur du Premier ministre hongrois conservateur Viktor Orban, il a confirmé qu'"en principe" il interviendrait dans une conférence sur la famille à Budapest le 24 septembre où est aussi annoncée l'ancienne députée FN Marion Maréchal.

Ses prises de position lui valent régulièrement des poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a toutefois été condamné à deux reprises pour provocation à la haine raciale.

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