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Annonce théâtrale de la mort de Baghdadi : analyse du discours de Trump

Donald Trump a livré dimanche, depuis la Maison Blanche, un récit truffé de détails et d'impressions personnelles sur l'opération militaire américaine en Syrie ayant abouti à la mort du chef du groupe Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi.

Les premières phrases du 45e président américain depuis la "Diplomatic Room" sont solennelles: "La nuit dernière, les Etats-Unis ont fait payer le prix de la justice au principal leader terroriste au monde. Abou Bakr al-Baghdadi est mort".S'ensuit le récit sur la façon dont le chef jihadiste, considéré comme responsable d'attentats sanglants dans nombre de pays à travers le monde, a été chassé au bout d'un tunnel où il s'est suicidé en activant une veste chargée d'explosifs.

Puis, au lieu de s'éclipser à l'issue de sa déclaration télévisée, comme l'avait fait son prédécesseur démocrate Barack Obama le 2 mai 2011 lors de l'annonce de la mort d'Oussama Ben Laden, le milliardaire républicain décide de répondre aux questions des journalistes présents dans la pièce. Dans un style très direct et un mélange de registres dont il est coutumier, il passe, d'une seconde à l'autre, du récit très imagé de la mort de l'homme le plus recherché du monde - "Il criait, il pleurait, il gémissait" - à la mise en avant de ses "livres à succès".

"C'était quelque chose d'incroyable à regarder. J'ai pu le voir (...) depuis la Situation Room. Nous avons vu l'opération avec beaucoup de clarté" 

C'était comme si vous regardiez un film

raconte-t-il, évoquant cette mission menée à plusieurs milliers de kilomètres de Washington, dans le nord-ouest de la Syrie, très proche de la frontière turque.

"Un magnifique chien"

"C'était incroyable, c'était parfait, et c'était très compliqué", ajoute-t-il, se félicitant qu'aucun soldat américain n'ait été tué dans l'opération. A plusieurs reprises, il souligne qu'un chien de l'armée a été blessé: "Un magnifique chien, un chien très doué", précise-t-il.

"Nous avons atterri avec huit hélicoptères (...) Une équipe de formidables combattants est sortie de ces hélicoptères". Le président des Etats-Unis s'attarde longuement sur la façon dont les soldats sont entrés dans le bâtiment. "Si vous êtes quelqu'un de normal, vous faites "toc toc, est-ce que je peux entrer ?" (...) Mais ils ont fait exploser un gros mur et cela ne leur a pris que quelques secondes, il y avait un magnifique trou dans le mur". "Nous savions que le tunnel existait, et que c'est là où il se trouvait (...) Nous n'étions pas sûr à 100% que le tunnel était une impasse, nous avons progressé très rapidement". "Il est arrivé au bout du tunnel, poursuivi par nos chiens. Il a déclenché sa veste, se tuant et tuant les trois enfants". "Il est mort comme un chien", martèle-t-il à plusieurs reprises.

Comment Abou Bakr al-Baghdadi a-t-il été identifié ?

"Ils ont son ADN (...) Pour arriver jusqu'à son corps, ils ont du enlever beaucoup de débris car le tunnel s'était effondré, mais ces gars sont bons. Ils ont un fait un test sur place. Cela a été rapide". Pourquoi avoir envoyé un énigmatique tweet samedi soir "Quelque chose d'énorme vient de se passer!" ? "C'était pour vous prévenir (...) pour que vous ne soyez pas en train de jouer au golf", répond-il aux journalistes.

"J'ai écrit 12 livres"

"Votre chaine fait un super boulot", lâche-t-il à un moment en s'adressant un journaliste de la chaîne d'information conservatrice One America News Network (OAN). Un peu plus tard, vantant son "instinct", l'ancien magnat de l'immobilier se lance dans une longue digression sur Oussama Ben Laden.

"J'ai écrit un livre, qui a eu beaucoup de succès environ un avant avant les attentats du 11-septembre (...) J'ai dit: "il y a cet homme Oussama Ben Laden, vous feriez mieux de le tuer", raconte-t-il. "Personne ne m'a écouté (...) S'ils m'avaient écouté, beaucoup de choses auraient été différentes", ajoute-t-il, assurant que des gens viennent toujours le "féliciter" aujourd'hui pour ce livre visionnaire. "J'ai écrit 12 livres au total, ils ont tous très bien marché", ajoute-t-il.

Après avoir une nouvelle fois défendu sa stratégie en Syrie, le président de le première puissance mondiale conclut l'échange avec les journalistes. "C'était un animal, un animal sans courage. Merci beaucoup à tous, c'est un grand jour pour notre pays".

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