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"Gilets jaunes" à Bordeaux: affluence, accrochages et interpellations, mais violences contenues

Une soixantaine de personnes ont été interpellées samedi à Bordeaux à l'occasion de l'acte 20 des "gilets jaunes", marqué par une forte mobilisation, quelques accrochages, mais sans les violences d'ampleur redoutées par les autorités.

59 personnes ont été interpellées, un certain nombre pour un simple contrôle, pour "détention de matériels offensifs, ports d'armes prohibé, jets de projectiles sur les forces de l'ordre et outrages sur personne dépositaire de l'autorité publique", a indiqué la préfecture.

Vendredi, le maire de Bordeaux Nicolas Florian avait appelé habitants et commerçants à faire de la capitale girondine une "ville morte", en raison de la présence annoncée de "centaines de casseurs" et, selon la préfecture, de "risques avérés de dégradations et de violences".

Des accrochages ont bien eu lieu à partir du milieu d'après-midi. Du matériel de chantier et des tuyaux en caoutchouc, plusieurs poubelles, ont été incendiés en centre-ville où les forces de l'ordre ont effectué plusieurs charges, sur fond de tirs de lacrymogène, alors que des manifestants lançaient divers projectiles.

La manifestation s'est ensuite diluée en petits groupes, jouant au chat et à la souris avec les forces de l'ordre qui bloquaient de manière fixe plusieurs axes du centre-ville, interdits à la manifestation, et se montraient très mobiles, ont constaté des journalistes de l'AFP.

En début de soirée, de 200 à 300 "gilets jaunes" participaient calmement à des débats dans un village de tentes montées sur les quais de Garonne, un rassemblement fixe autorisé par la mairie.

Un bref accrochage, avec tirs de lacrymogènes et de LBD (lanceurs de balles de défense), a eu lieu en début de soirée avec une poignée de gilets jaunes, à 300 mètres de là. Au moins deux personnes ont été prises en charge par les pompiers, selon l'AFP sur place.

Plusieurs milliers de "gilets jaunes" s'étaient auparavant mobilisés dans ce bastion du mouvement, rassemblant près du double de manifestants que la semaine dernière (environ 2.500 personnes samedi dernier, selon une source proche du dossier).

Quelques slogans comme "Bordeaux, Toulouse, soulève toi !" ou "Toulouse-Bordeaux, fin du derby, début du débat !" rappelaient que Bordeaux accueillait les "gilets jaunes" toulousains ce samedi, avant que l'invitation ne soit rendue le 13 avril dans la capitale occitane.

Quelques vedettes du mouvement participaient au cortège, comme Eric Drouet et Jérôme Rodrigues.

Après l'appel du maire, de nombreuses grandes enseignes avaient baissé leur rideau pour toute la journée, d'autres commerces fermant pour l'après-midi seulement, tentant de sauver une matinée de chiffre d'affaires.

Dans un communiqué samedi soir, Nicolas Florian s'est félicité "de la dispersion rapide des manifestants, tout en constatant des dégâts plutôt limités". Il estime que sa mise en garde sur une "ville morte" a contribué "à la gestion très efficace de la manifestation par les forces de police, et (au) contrôle plus facile des nombreux éléments à risque venus à Bordeaux".

Bordeaux est depuis l'acte 1 l'un des bastions du mouvement, nourri par un ressentiment des "gilets jaunes" contre cette ville où le prix de l'immobilier a flambé ces dernières années, repoussant les moins fortunés dans des banlieues de plus en plus lointaines.

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