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"Gilets jaunes": les deux tiers des 313 enquêtes IGPN transmises aux parquets dont 212 à Paris

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de 313 enquêtes judiciaires pour des violences policières présumées lors des manifestations de "gilets jaunes" et a transmis, à l'heure actuelle, les deux-tiers d'entre elles à la justice, selon le ministère de l'Intérieur.

Depuis la première mobilisation des "gilets jaunes" il y a un an, l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) a été saisie de 23 enquêtes dont cinq ont été transmises aux parquets.

L'IGPN comme l'IGGN sont saisies pour les enquêtes judiciaires par le parquet qui décide après des suites de la procédure. "On ouvre une enquête pour deux raisons: parce qu'un usager conteste l'usage de la force exercée sur lui ou parce que des blessures sérieuses ou graves sont recensées", explique un cadre de la "police des polices".

Toutes les enquêtes ne sont pas confiées à l'IGPN qui prend en charge les affaires les plus graves. D'autres sont traitées par des services de droit commun. La majorité des enquêtes ont été confiées par le parquet de Paris.

Dans la capitale, près de 70% des 212 enquêtes confiées à l'IGPN ont été achevées et transmises au parquet, a récemment indiqué le procureur de Paris Rémi Heitz.

"Ensuite, les parquets ne nous informent pas de leurs décisions, ce sont eux les maîtres des horloges", souligne le cadre de l'IGPN.

A Paris, le parquet a d'ores et déjà décidé de renvoyer en procès deux policiers pour des violences lors de la manifestation du 1er mai, marquée par de nombreuses violences et débordements.

Fin mai, Rémy Heitz avait assuré en personne que des policiers mis en cause pour des violences lors de manifestations de "gilets jaunes" seraient renvoyés en correctionnelle "d'ici la fin de l'année".

A Paris, 18 procédures impliquant des policiers ont par ailleurs été confiées à des juges d'instruction chargés d'enquêter sur les affaires les plus graves.

C'est le cas de Jérôme Rodrigues, "gilet jaune" blessé gravement à l’œil le 26 janvier, qui a abouti à l'ouverture d'une information judiciaire pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique avec arme"

Au total, 72 affaires sont encore en cours d'analyse au parquet de Paris tandis que 54 autres ont été classées sans suite, principalement pour "infraction insuffisamment caractérisée" mais aussi pour "absence d'identification des personnes mises en cause", a détaillé M. Heitz.

Selon le décompte du journaliste indépendant David Dufresne, 24 personnes ont été éborgnées depuis le début du mouvement le 17 novembre, cinq ont perdu une main, un a été amputé d'un testicule, un a perdu l'odorat et une "dizaine" de manifestants ont eu d'autres blessures graves (à la mâchoire, au pied...).

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur arrêtés à la mi-mai, 2.448 blessés ont été recensés côté manifestants et 1.797 parmi les forces de l'ordre, sans plus de précisions sur la gravité des blessures.

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