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"Honte à l'ONU": la cinéaste Waad al-Kateab dénonce les attaques contre les hôpitaux syriens

"Honte à l'ONU", "honte à Guterres": la cinéaste syrienne Waad al-Kateab et des militants des droits humains ont manifesté jeudi devant le siège de l'ONU à New York pour dénoncer les bombardements d'hôpitaux en zones rebelles syriennes.

La réalisatrice de "Pour Sama", documentaire autobiographique sur la vie dans Alep assiégée, nommé pour les Oscars 2020, a brièvement pris la parole, entourée d'une dizaine de membres de l'ONG "Physicians for Human Rights" (Médecins pour les droits humains).

Devant trois camionnettes diffusant des messages comme "Arrêtez de bombarder les hôpitaux" ou "Sauvez Idleb" - dernier grand bastion qui échappe aux forces de Bachar al-Assad - elle a lu les messages de médecins syriens témoignant des ravages causés par les bombardements de leurs établissements.

L'ONU a ouvert en août 2019 une enquête sur certains de ces bombardements ayant frappé des hôpitaux en zones rebelles: leurs coordonnées avaient été communiquées par les Nations unies aux belligérants, précisément pour les protéger des raids aériens.

Mais le rapport interne sur cette enquête, initialement attendu pour la fin janvier, a été repoussé à la mi-mars. On ignore s'il sera rendu public.

"Ce que nous craignons le plus (...), c'est qu'il ne fasse qu'ajouter à la désinformation, au lieu de dire la vérité sur ce qui se passe en Syrie", a déclaré à l'AFP Waad al-Kateab.

"Nous ne faisons pas confiance" à l'ONU et à son secrétaire général Antonio Guterres, a-t-elle ajouté. "Ils sont parmi les principaux à aider la Russie et le régime d'Assad à mettre en oeuvre leurs plans", a souligné la documentariste désormais installée à Londres.

"Tous les jours, un hôpital est bombardé, hier encore un hôpital d'Ariha (dans la province d'Idleb) a été complètement détruit", a-t-elle dit.

Sous pression de la Russie, alliée du régime syrien qui utilise fréquemment son droit de veto à l'ONU pour tout ce qui touche au conflit syrien, le champ de l'enquête a été limité.

Alors qu'au moins 60 hôpitaux et infrastructures médicales ont été touchés depuis avril, l'enquête ne porte que sur sept, selon le New York Times.

Sur ces sept, affirme le quotidien qui a publié plusieurs enquêtes sur le rôle de l'aviation russe dans ces bombardements, l'aviation russe n'est soupçonnée que dans un seul cas.

Moscou dément régulièrement effectuer de telles frappes.

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