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Un tsunami "volcanique" fait au moins 222 morts en Indonésie: pas d'indication concernant la présence de Belges parmi les victimes

Un tsunami survenu après une éruption volcanique en Indonésie a fait au moins 222 morts tandis que des centaines d'autres personnes ont été blessées, selon un nouveau bilan publié dimanche par les autorités.

Des centaines de bâtiments ont été rasés par la vague, qui a déferlé sur les côtes méridionales de Sumatra et l'extrémité occidentale de l'île de Java aux alentours de 21H30 (14H30 GMT). La vague a surgi après l'éruption du volcan connu comme "l'enfant" du légendaire Krakatoa, l'Anak Krakatoa, selon Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l'agence nationale de gestion des catastrophes.

"222 personnes sont mortes, 843 blessées et 28 personnes sont portées disparues", a indiqué Sutopo Purwo Nugroho, porte-parole de l'agence nationale de gestion des catastrophes dans un communiqué, en soulignant que "ce nombre devrait encore augmenter".

"24 heures après la catastrophe, le bilan continue de s'alourdir. Mes pensées vont aux victimes, leurs familles et leurs proches. Pour l'instant, nous n'avons aucune indication concernant la présence d'étrangers parmi les victimes", a tweeté dimanche matin le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Le SPF Affaires étrangères est en contact avec l'ambassade belge à Jakarta. Les tour-opérateurs Thomas Cook/Neckermann et TUI n'ont pas de clients dans la zone sinistrée, ont fait savoir leurs porte-parole. Un mur d'eau s'est abattu samedi soir vers 21h30 sur les côtes méridionales de Sumatra et l'extrémité occidentale de l'île de Java. Au moins 168 personnes ont perdu la vie et des centaines sont blessées, d'après le dernier bilan. Le tsunami a surgi après une éruption volcanique.

Sur des images de la télévision, on voit que la vague a traîné sur la plage de Carita, site touristique populaire de la côte ouest de Java, un amoncellement de détritus divers, entre plaques de toitures en ferraille ou encore des morceaux de bois. Des arbres ont également été déracinés tandis que le sol est jonché de débris.


"Tout est devenu noir, il n'y avait plus d'électricité"

A Carita, Muhammad Bintang, 15 ans, a vu arriver la vague qui a plongé l'endroit dans le noir. "Nous sommes arrivés à 21H pour les vacances et soudain l'eau est arrivée. Tout est devenu noir. Il n'y avait plus d'électricité", a témoigné l'adolescent. "Dehors, c'est le désordre, on ne peut toujours pas atteindre la route".

Dans la province de Lampung, de l'autre côté du détroit, Lutfi Al Rasyid, 23 ans, raconte à l'AFP qu'il a fui la plage de Kalianda pour sauver sa vie. "Je ne pouvais pas faire démarrer ma moto, alors je suis parti et j'ai couru... J'ai prié et couru aussi vite que je pouvais". Selon les autorités, le tsunami a pu être déclenché par une marée montante anormale due à la nouvelle Lune, conjuguée à un glissement de terrain sous-marin provoqué par l'éruption de l'Anak Krakatoa, petite île du détroit de la Sonde qui sépare Java et Sumatra.

"La combinaison (des deux facteurs) a causé un tsunami soudain qui a frappé les côtes", a expliqué M. Nugroho, ajoutant que l'agence géologique indonésienne menait une enquête pour savoir ce qui s'est passé exactement. Le bilan humain va vraisemblablement encore s'alourdir, a-t-il prévenu.


Les autorités indonésiennes avaient dans un premier temps déclaré qu'il s'agissait d'une marée montante

Des vidéos postées sur les réseaux sociaux par le porte-parole montrent des habitants paniqués armés de lampes de poche en train de prendre la fuite pour se réfugier sur les hauteurs. Les autorités indonésiennes avaient dans un premier temps déclaré que la vague n'était pas un tsunami mais une marée montante, et avait appelé la population à ne pas paniquer. "C'était une erreur, nous sommes désolés", a écrit par la suite M. Nugroho sur Twitter. 

Bien que relativement rares, les éruptions volcaniques sous-marines peuvent causer des tsunamis, selon le centre d'information international des Tsunamis.


L'un des 127 volcans actifs d'Indonésie

Selon le Centre indonésien de la volcanologie et de la gestion des risques géologiques, l'Anak Krakatoa montrait des signes d'activité renforcée depuis une semaine. Une éruption survenue peu avant 16H00 a duré environ 13 minutes, envoyant à des centaines de mètres dans le ciel un épais panache de cendres.

L'Anak ("enfant" en indonésien) est une petite île volcanique qui a émergé des eaux un demi-siècle après l'éruption meurtrière du Krakatoa de 1883. C'est l'un des 127 volcans actifs d'Indonésie. Lorsque le Krakatoa était entré en éruption au 19e siècle, une immense colonne de fumée, de pierres et cendres s'était dressée dans le ciel à 20 km de hauteur, plongeant la région dans l'obscurité et déclenchant un puissant tsunami. Environ 36.000 personnes avaient trouvé la mort.





L'Indonésie se trouve dans une zone de forte activité sismique

L'Indonésie, archipel de 17.000 îles et îlots qui s'est formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne, eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, zone de forte activité sismique.

Le 28 septembre, un tremblement de terre de magnitude 7,5 et le raz-de-marée qui a suivi avait dévasté la ville de Palu, située sur la côte ouest des Célèbes, et ses environs, faisant au moins 2.073 morts. Mais 5.000 autres personnes sont toujours disparues, la plupart enterrées sous les décombres de bâtiments détruits. En 2004, un tsunami provoqué par un séisme de 9,3 au large de Sumatra avait tué 220.000 personnes sur les côtes de l'océan Indien, dont 168.000 en Indonésie.

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