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"Jihad médiatique": Farouk Ben Abbes condamné à quatre ans de prison ferme

Farouk Ben Abbes, figure de l'islam radical, a été condamné vendredi soir à Paris à quatre ans de prison ferme pour son activité sur ce qui fut le site jihadiste francophone de référence, Ansar Al-Haqq, à la fin des années 2000.

Reconnu coupable du délit d'association de malfaiteurs terroriste, le Belgo-Tunisien de 32 ans, qui comparaissait libre, a été également condamné à une interdiction définitive du territoire français. Le procureur avait demandé six ans de prison assortis d'une incarcération immédiate, quand ses défenseurs avaient plaidé sa relaxe.

Reparti libre du tribunal, il sera convoqué ultérieurement pour purger ces quatre ans non aménageables en prison. Mais cette peine, qui peut être frappée d'appel, ne sera pas mise à exécution tant qu'elle n'est pas définitive, ont précisé ses avocats.

Dans ce dossier ancien, les faits reprochés remontent aux années 2006 à 2010, une époque où le jihad se menait notamment en Afghanistan ou au Pakistan.

Farouk Ben Abbes, qui nie toute incitation au combat armé, était jugé au côté de trois autres hommes, comme lui anciens administrateurs du forum Ansar Al-Haqq ("Les partisans de la vérité"), qui apparaît désormais fermé.

Nordine Z. et David R., présents au tribunal, ont été condamnés à respectivement quatre et trois ans de prison. Le parquet avait demandé cinq ans et leur incarcération immédiate.

Le quatrième prévenu, Léonard Lopez, parti en 2015 pour le jihad et qui serait aux mains des Kurdes de Syrie, a été condamné à cinq ans assortis d'un mandat d'arrêt.

Le tribunal a jugé que le site "incitait" bien au jihad, avec "une vocation de recrutement" pour le combat armé "dans la lignée de ce qu'Al-Qaïda recherchait, mener le +jihad médiatique+".

Si les faits sont anciens, ils sont d'une "particulière importance", a souligné la présidente du tribunal. "Le recul qui est le nôtre aujourd'hui" permet de mesurer "quelle a été l'influence et l'importance d'un site comme Ansar Al-Haaq", a-t-elle ajouté.

"On échappe au pire, mais sur le fond ce n'est absolument pas satisfaisant", a réagi William Bourdon, l'un des défenseurs de Farouk Ben Abbes, estimant que son client n'a pu être poursuivi pour association de malfaiteurs terroriste que "par une espèce de contorsion juridique".

Son autre avocat, Vincent Brengarth, a indiqué qu'ils allaient examiner la question d'un éventuel appel.

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