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"Jihad médiatique": six ans de prison et incarcération immédiate requis contre Farouk Ben Abbes

Le parquet de Paris a requis vendredi six ans de prison avec incarcération immédiate à l'encontre de Farouk Ben Abbes, figure de l'islam radical, jugé pour son activité sur le site jihadiste francophone de référence, Ansar Al-Haqq, à la fin des années 2000.

Pour le procureur, qui a également requis une période de sûreté des deux tiers et une interdiction définitive du territoire français, ce forum où œuvrait le Belgo-Tunisien de 32 ans, qui comparaît libre, visait à "faciliter les départs vers le jihad".

Dans ce dossier ancien, les faits reprochés remontent aux années 2006 à 2010, une époque où le jihad se menait notamment en Afghanistan ou au Pakistan.

Farouk Ben Abbes, qui nie toute incitation au jihad, est jugé pour association de malfaiteurs à visée terroriste au côté de trois autres hommes, comme lui anciens administrateurs du site Ansar Al-Haqq ("Les partisans de la vérité"), référence du web jihadiste francophone, qui apparaît désormais fermé.

A l'encontre de Nordine Z. et David R., présents au tribunal, des peines de cinq ans de prison, là aussi avec mandat de dépôt, ont été requises.

Et six ans de prison, avec mandat d'arrêt, ont été requis contre le quatrième prévenu, Léonard Lopez, parti en 2015 pour le jihad et qui serait aux mains des Kurdes de Syrie.

Loin d'être un simple site de propagande - ce qui relèverait de l'apologie du terrorisme, délit qui, au regard de la loi de l'époque, serait prescrit -, Ansar Al-Haqq était "un outil mis à la disposition d'organisations terroristes pour recruter, voire pour communiquer", a estimé le procureur.

Pour le représentant de l'accusation, c'est une application de "la doctrine d'Al-Qaïda: jihad global et jihad médiatique".

Farouk Ben Abbes, un homme "intelligent" doté d'une "capacité à influencer", est notamment "celui qui a failli donner à Ansar Al-Haqq une ampleur internationale" en tentant d'arrimer le forum au Front médiatique global islamiste (GIMF), affilié à Al-Qaïda, a notamment asséné le procureur.

"Je ne veux pas que reste sur le territoire un individu dont la dangerosité est aussi évidente", a-t-il souligné.

Les prévenus assurent n'avoir diffusé cette propagande que dans un but "informatif", "une véritable tartufferie" aux yeux du magistrat.

Le jugement sera mis en délibéré à l'issue des plaidoiries de la défense.

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