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"Les femmes de djihadistes sont plus parties en Syrie par romantisme que par idéologie"

(Belga) Les femmes de Belges ou Néerlandais partis combattre en Syrie ont davantage suivi leur compagnon par romantisme ou en raison de problèmes personnels que par idéologie, affirme la chercheuse Marion Van San sur base d'interviews avec 28 familles concernées.

L'article de la chercheuse de l'université Erasmus de Rotterdam a été publié dans le Tijdschrift voor Criminologie, un magazine néerlandais. Dans la littérature existante sur la problématique revient régulièrement l'hypothèse selon laquelle les jeunes Occidentales qui ont rejoint l'Etat islamique ne se sentaient pas acceptées dans la société dans laquelle elles vivaient. Ce qui les rendaient davantage sensibles au discours de l'organisation djihadiste. Lors de ses entretiens avec les familles, cet aspect n'a été que rarement évoqué, contrairement aux problèmes personnels, nuance Marion Van San. "Certaines ont subi de la violence conjugale ou des abus sexuels, la plupart ont été abandonnées par leur père à un âge précoce ou ont reçu une éducation déficiente. Ces épreuves les ont par la suite menées à l'alcool ou à la drogue. Dans ces cas, le départ pour la Syrie leur offrait une possibilité d'absolution de leurs péchés." Une autre explication est liée au fait que, selon leur famille, ces jeunes femmes s'étaient fait une représentation romantique de la vie dans une zone de guerre. "Elles se voulaient fidèles au destin de leur compagnon ou se donnaient une nouvelle chance en épousant un combattant après plusieurs échecs dans leurs relations de couple." Pour autant, "on ne peut pas dire que la religion et l'idéologie ne jouent aucun rôle", ajoute la chercheuse, qui aimerait désormais voir ses conclusions confrontées aux récits des femmes en question. "Elles approfondissaient leur foi avant leur départ, mais c'était aussi un élément destiné à leur donner plus de courage avant de rejoindre la lutte armée." (Belga)

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