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"Paroles, paroles": actions et rassemblements pour les droits des femmes

Plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues jeudi pour marquer la 41e journée des droits des femmes, notamment place de la République à Paris où s'est tenu un karaoké géant moquant les promesses d'Emmanuel Macron en matière d'égalité femmes-hommes.

Sous une pluie battante, le cortège parisien s'est élancé en fin d'après-midi de la République vers l'Opéra. Derrière deux grandes banderoles "Nous voulons l'égalité" et "Femmes en colère. Stop. Des actes et des moyens maintenant", des centaines de personnes, majoritairement des femmes, scandaient "Le temps est pourri, le patriarcat aussi".

"Le féminisme n'a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours", "Pour les femmes de Palestine, de Syrie ou d'Argentine", "L'égalité, c'est maintenant" ou "Mon corps, mon choix", pouvait-on notamment lire sur les pancartes de manifestantes parfois maquillées, avec des perruques, abritées sous un parapluie ou encore venues avec des poussettes.

Femmes et hommes étaient invités à cesser le travail à 15H40 par une trentaine d'organisations féministes, d'ONG et de syndicats (Les Effronté-e-s, Planning familial, CGT, FSU, Solidaires, Unef, Attac France...) regroupées dans le collectif 8mars15H40.

A cette heure à laquelle, pour une journée théorique de 8 heures, les femmes ne sont plus payées au vu de leurs salaires inférieurs à ceux des hommes, des militantes et des militants accompagnés d'un guitariste ont entonné place de la République l'air de la célèbre chanson de Dalida "Paroles, paroles", dont le texte avait été modifié.

"Paternel, Macron est bla bla bla...", pouvait-on notamment entendre. "Je vous promets l'égalité", chantait l'un. "Paroles, paroles", rétorquaient les autres. "Je ne suis pas un charlatan. Paroles, paroles. Croyez-moi au moins cinq ans. Paroles, paroles".

Frédérique, 56 ans, directrice de communication d'un grand groupe, "en grève", se dit "surprise et triste qu'il y ait si peu de monde aujourd'hui". "A mon âge, j'ai vécu les mains au cul, les remarques sexistes, le fait d'être moins bien payée qu'un homme. On ne peut pas s'habituer à cela, il n'y a qu'en se mobilisant qu'on peut changer les choses", a-t-elle plaidé.

A Grenoble, environ 500 personnes ont manifesté sous les auspices d'une journée printanière, partant symboliquement du centre hospitalier universitaire où est situé le centre IVG.

Lors d'un arrêt devant la préfecture, l'Hymne des femmes a été entonné et une minute de silence a été observée pour dénoncer les baisses de subventions publiques qui fragilisent les structures d'accompagnement des femmes. "Pour lutter contre les violences, il faut des moyens et c'est à l'Etat de les donner", a déclaré une des porte-parole de la Plateforme locale Droits des Femmes.

Lors d'un comité interministériel consacré à l'égalité femmes-hommes, le gouvernement a appelé toute la société à "se saisir" de la question de l'égalité entre les femmes et les hommes, annonçant une cinquantaine de mesures pour la "promouvoir".

Emmanuel Macron, qui s'est rendu dans une entreprise a estimé que promouvoir l'égalité salariale est "à la fois un devoir politique et moral" mais aussi "bon pour les entreprises".

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