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"Peu de signes de progrès" en Afghanistan (rapport américain)

Les déclarations optimistes sur l'amélioration de la sécurité en Afghanistan ne correspondent pas à la réalité sur le terrain, selon un rapport officiel du Pentagone publié lundi, qui voit "peu de signes de progrès" dans ce pays après 17 ans de guerre.

Alors que le Pentagone réaffirme jour après jour que la sécurité s'améliore en Afghanistan, les attentats des talibans font toujours autant de victimes civiles, précise ce rapport de l'Inspecteur général du ministère de la Défense sur les opérations de l'armée américaine dans ce pays entre le 1er janvier et le 31 mars.

"Ce trimestre, les responsables américains ont affirmé que les talibans n'atteignaient pas leurs objectifs et que les évènements tournaient à l'avantage de l'armée" afghane, indique le rapport. "Cependant, les chiffres disponibles montrent peu de progrès".

Le commandant des forces américaines et de l'Otan en Afghanistan, le général John Nicholson, estimait en novembre que l'armée afghane avait "passé un cap" et prédisait qu'elle contrôlerait 65% de la population et 80% du territoire d'ici deux ans.

Or selon l'inspecteur général, il y a eu "peu de changements positifs" au premier trimestre, seuls 65% des Afghans vivant dans des zones contrôlées par le gouvernement ou l'armée, contre 64% au trimestre précédent.

Au même moment, les effectifs des services de sécurité afghans sont tombés de 331.708 à 313.728, un chiffre inférieur de 11% aux effectifs souhaités (352.000).

Et selon les chiffres de la mission de l'ONU en Afghanistan (UNAMA), le nombre de victimes civiles au cours des trois premiers mois de 2018 est similaire à celui des mêmes périodes de 2016 et 2017, note le rapport.

"Cela montre que même si les forces américaines disent que l'armée afghane progresse et passe à l'attaque contre les talibans, le peuple afghan n'a peut-être pas un sentiment de sécurité renforcée", note le document.

Le président afghan Ashraf Ghani a proposé fin février des pourparlers de paix aux talibans: ceux-ci pourraient notamment être reconnus en tant que parti politique s'ils acceptent un cessez-le-feu et reconnaissent la Constitution de 2004.

Mais les attentats se sont poursuivis et la semaine dernière, les talibans ont tenté de s'emparer de la ville de Farah (ouest).

Lundi, les talibans afghans ont invité la population de Kaboul à se tenir à l'écart des "sites militaires" qu'ils pourraient attaquer, dans le souci "d'éviter les victimes civiles".

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