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"Près de 3.000" sans-abri dénombrés lors d'un premier recensement à Paris

"Près de 3.000" sans-abri ont été comptabilisés à Paris dans la nuit de jeudi à vendredi dernier lors d'une opération de recensement inédite en France, a annoncé mercredi Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris.

Ce premier comptage des SDF dormant dans la rue a été menée par 2.000 personnes, dont 1.700 bénévoles, alors que le nombre réel de sans-abri en région parisienne a été la source d'une récente polémique entre gouvernement et associations.

"Près de 3.000 personnes ont été comptabilisées (...) dans l'espace public parisien", a déclaré Bruno Julliard lors d'une conférence de presse, tout en soulignant que ce chiffre est "probablement très en-dessous de la réalité".

"Tous les parkings n'ont pas été pris en compte, l'ensemble des cages d'escalier d'immeuble, notamment des bailleurs sociaux, n'ont pas été pris en compte, nous n'avons pas réveillé les sans domicile fixe, nous n'avons pas ouvert les tentes dans lesquelles il pouvait y avoir plusieurs personnes", a-t-il expliqué.

Les 672 personnes hébergées dans la capitale dans le cadre du plan grand froid devraient par ailleurs s'ajouter aux "2.952 personnes" décomptées une fois ce dispositif levé, a souligné Dominique Versini, adjointe en charge des solidarités et de la lutte contre l'exclusion.

Pour le président du Samusocial, Eric Pliez, "si on rajoute les personnes qui sont abritées pour les mois d'hiver, on est plutôt à 5.000".

En France, il n'existe pas de recensement officiel des SDF. Seule une enquête de l'Insee de 2012 établissait à 143.000 le nombre de personnes sans domicile en France, dont 28.800 adultes francophones dans l'agglomération parisienne.

Le 30 janvier, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, Julien Denormandie, avait créé la polémique en affirmant que seuls "une cinquantaine d'hommes isolés en Ile-de-France" avaient dormi dans la rue la nuit précédente.

Le président de la Fédération des acteurs de la solidarité, Louis Gallois, avaient jugé ses propos "insupportables" et "déploré une volonté politique de minorer le nombre de SDF".

Le secrétaire d'Etat avait rejeté toute volonté de minimiser ces chiffres en affirmant se référer au nombre de personnes appelant le Samusocial en fin de journée et à qui aucune solution d'hébergement ne peut être proposée.

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