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19 août 2014, jour charnière: voici les premiers réfugiés climatiques du monde

S’ils n’ont pas été reconnus en tant que "réfugiés climatiques" selon ces termes, une famille de l'île de Tuvalu, en Polynésie, a obtenu pour la première fois le statut de réfugiés pour des raisons climatiques. Leur île est en passe d’être engloutie, donc un tribunal de Nouvelle-Zélande leur a accordé l’asile.

D’ici 30 ans, l’île de Tuvalu dans le Pacifique ne devrait plus exister. Ses 11.000 habitants vont donc devoir s’exiler au risque de devenir littéralement des naufragés. Pour la première fois dans le monde, un pays, la Nouvelle-Zélande, a estimé qu’il était nécessaire de les accueillir.

Un signal envoyé au monde

"L’impact de cette décision est surtout politique", estime l’expert en migration liée au changement climatique de l’ULg François Gemenne. "Le signal qui est adressé par cette décision est que le changement climatique doit être reconnu aussi dans sa dimension humanitaire et que nous ne sommes plus face à un problème qui serait seulement un problème d’environnement. C’est aussi un problème de droits de l’homme, un problème de migration, et donc la dimension politique du changement climatique est véritablement mise en évidence par ce jugement en Nouvelle-Zélande."

Pas un statut de réfugié climatique au sens propre

Il faut cependant préciser que cette "décision ne reconnait aucun statut de réfugié climatique à ce jour. Mais elle pose les bonnes questions. Celles de notre responsabilité future. De dire que demain, lorsqu’effectivement des territoires disparaitront, des personnes seront forcées à la migration pour des raisons climatiques et nous serons forcés de les accueillir", analysait Jean-Yves Carlier, expert en droit et migrations à l’UCL, au micro de Quentin Ceuppens dans le journal de 13h.

Vers une Convention de Genève bis?

Mais pour forcer des Etats, il faudra passer par un accord international. En effet, en 1971, les auteurs de la Convention de Genève n’avaient pas imaginés qu’un Etat puisse littéralement être rayé de la carte. Cette convention relative aux réfugiés ne s’applique donc pas aux futurs réfugiés climatiques, un statut à créer. Avec ce nouveau type de migration forcée, des solutions nouvelles devront être trouvées. "Il faut travailler aujourd’hui avec des Etats qui sont d’accord de mettre en place des corridors migratoires entre eux dans l’intérêt à la fois des migrants, de l’Etat qui envoie les migrants, et de l’Etat qui les reçoit", selon M. Carlier.

Et le temps presse: d’ici 2050, entre 150 et 300 millions de personnes seront contraintes de se déplacer en raison du réchauffement de la planète et de ses conséquences.

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