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5G : Merkel promet de consulter Washington sur sa possible collaboration avec Huawei

La chancelière allemande Angela Merkel promet de "discuter" avec Washington avant de se décider sur un maintien du groupe chinois Huawei pour ses infrastructures 5G, au lendemain de menaces américaines adressées à Berlin sur l'avenir de la coopération sécuritaire entre les deux alliés.

"Nous accordons une grande importance à la sécurité dans la construction du réseau 5G, c'est pourquoi nous sommes en train de définir nos propres normes et, bien entendu, nous en discuterons avec nos partenaires, tant en Europe qu'aux États-Unis", a déclaré Angela Merkel, en marge d'une rencontre avec le Premier ministre belge Charles Michel mardi.

Le Wall Street Journal a révélé lundi que l'ambassadeur américain à Berlin Richard Grenell, un proche du président Donald Trump, a adressé une lettre au ministre de l'Economie Peter Altmaier, homme de confiance de la chancelière Angela Merkel, pour lui signifier que la coopération en matière de renseignement allait être revue si Berlin ne bannissait pas les entreprises chinoises comme Huawei dans le domaine de la 5G.

Dans le cas contraire, cela "pourrait à l'avenir représenter une menace pour une bonne coopération et certains partages d'informations" avec les Etats-Unis, a confirmé lundi auprès de l'AFP un porte-parole de l'ambassade américaine à Berlin.

L'Allemagne doit lancer mi-mars les enchères pour l'attribution des futures infrastructures 5G de télécommunication mobile.

Face aux menaces américaines, qui ont déjà découragé plusieurs opérateurs européens de collaborer avec Huawei, Berlin a décidé de plancher sur une charte de sécurité accrue, selon les médias allemands.

L'Allemagne veut rattraper un retard important dans le numérique en ne ratant pas le virage vers la 5G, l'internet ultra-rapide qui doit permettre le développement de technologies futuristes, comme l'intelligence artificielle, les véhicules autonomes ou les usines automatisées.

Des domaines où Huawei excelle, mais Washington craint que Pékin s'en serve comme d'un cheval de Troie pour espionner les communications des pays qui utiliseraient des équipements chinois pour la 5G.

"À mon avis, un pays ne devrait pas utiliser son pouvoir politique pour nuire à une entreprise privée. Les Etats-Unis vont trop loin", a de son côté réagi mardi Vincent Pang, patron de Huawei pour l'Europe occidentale dans un entretien au quotidien économique Handelsblatt.

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