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A Carcassonne, le quartier de Radouane Lakdim en "état de siège"

Policiers cagoulés et lourdement armés, engin blindé: les forces de l'ordre sont descendues en masse perquisitionner la petite cité Ozanam de Carcassonne où résidait Radouane Lakdim, l'auteur de la prise d'otages meurtrière à Trèbes.

Tout près de la caserne à côté de laquelle il a foncé et tiré vendredi matin sur des CRS faisant leur footing, Ladkim habitait dans l'un des trois petits immeubles situés au centre de cette cité. Et au pied duquel plusieurs jeunes interrogés par l'AFP vers 14h30 affirmaient pourtant ne pas le connaître.

Contacté au téléphone, l'un de ses proches confirmait juste après être bien de sa famille avant de raccrocher.

Vers 18h, le dispositif policier arrivé sur place est impressionnant: policiers lourdement armés et cagoulés bloquant les accès, camions banalisés, CRS, engin blindé du RAID, sous le regard médusé des habitants sortis sur leurs perrons ou sur leurs balcons.

"On est en état de siège" dit une habitante au téléphone à l'un de ses proches.

Petits trafics, omerta - tous les habitants interrogés par l'AFP ont refusé de communiquer leurs noms -, voitures brûlées: Ozanam est un quartier réputé sensible de Carcassonne habité par quelques centaines d'habitants. Loin de la taille d'une cité de périphérie de grande métropole.

- "c'est pas le 93" -

"Ca faisait un moment qu'on alertait les pouvoirs publics, il y a du trafic, il y a des armes à feu qui doivent circuler, on entend des coups de feu", a affirmé une retraitée.

"C'est une minorité qui pourrit le quartier, ils ont pris le pouvoir. Avant, il y faisait bon vivre mais maintenant c'est craignos", assure-t-elle.

"Je suis arrivé ici à l'âge de 14 ans, ça se passait très bien mais maintenant, dès que je peux, je fais partir ma mère, elle s'est fait brûler deux voitures", confirme un homme d'une quarantaine d'années. "C'est un quartier où il y a du trafic", ajoute-t-il, mais "c'est pas le 93 non plus".

Mais pour d'autres habitants, le portrait d'Ozanam, cocktail de petits trafics et de chômage élevé, est celui de beaucoup de quartiers sensibles de petites villes. Ni plus ni moins. Et sans aucun signe de radicalisation de Lakdim ou d'autres jeunes.

"Il n'avait pas de boulot, il avait la barbe mais c'était un gamin sans histoires, d'une famille simple", indique un voisin, deux rues plus haut.

"Il passait dans la rue deux fois par jour pour promener son chien, on a été très surpris de savoir que c'était lui", souligne une autre habitante.

"La vie est normale ici, ça se passe bien, il n'y a pas de souci", estime une dame d'une trentaine d'années, toujours sous le couvert de l'anonymat. Avant d'ajouter: "si on se mêle pas de la vie des gens".

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