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A Koweït, l'Irak attend l'aide de la communauté internationale

L'Irak, désormais débarrassé du groupe Etat islamique (EI), attend beaucoup de la communauté internationale qui doit annoncer mercredi à Koweït sa contribution pour la reconstruction d'un pays dévasté, un chantier titanesque évalué à 88 milliards de dollars.

Après deux jours qui ont mis en avant les ONG et le secteur privé, la conférence internationale de Koweït doit donner la parole mercredi aux gouvernements et aux institutions internationales, en présence notamment du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres et de l'émir du Koweït, cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah.

Ces derniers prononceront un discours, tout comme le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi. Attendue également, la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, devrait mettre l'accent sur l'importance de l'éducation d’urgence et de la protection du patrimoine irakien, endommagé par les combats acharnés contre l'organisation jihadiste.

Attendue également, la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, devrait mettre l'accent sur l'importance de l'éducation d'urgence et de la protection du patrimoine irakien, lourdement endommagé par les combats acharnés contre l'organisation jihadiste.

Ravagé depuis les années 1980 par les guerres à répétition et un long embargo, l'Irak a proclamé il y a deux mois la "victoire" sur l'EI, qui s'était emparé d'un tiers du pays à partir de 2014, même si la menace d'attentats jihadistes n'a pas entièrement disparue.

Mardi, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a réaffirmé la participation de la France dans ce vaste chantier de reconstruction.

Outre un prêt de 430 millions d'euros accordé à Bagdad en 2017, Paris va financer des projets dans le secteur de l'eau, de l'énergie et de la restauration des filières agricoles via l'Agence française de développement (AFD). Ces projets pourraient porter sur 25 à 50 millions d'euros, a-t-on précisé de source diplomatique française.

- Une note astronomique -

Mardi, la conférence a vu les responsables irakiens présenter des garanties juridiques aux donateurs et investisseurs, sollicités pour rebâtir les dizaines de milliers d'habitations, écoles, infrastructures ou hôpitaux détruits par des années de combats.

"L'Irak est ouvert aux investisseurs", a assuré Sami al-Araji, président de la Commission irakienne de l'investissement, devant près de 2.000 représentants d'entreprises internationales auxquels il a promis un haut degré de protection.

Des responsables irakiens ont présenté plus de 200 projets visant à reconstruire le pays. Ils comprennent la construction de raffineries de pétrole et de centrales électriques, la réhabilitation d'aéroports, ou encore de chemins de fer et de routes.

Lundi, le ministre de la Planification, Salmane al-Joumeili, avait chiffré la note de la reconstruction: 88 milliards de dollars (71 milliards d'euros). Des ONG ont déjà annoncé une levée de fonds de plus de 330 millions de dollars pour soutenir les opérations humanitaires.

Trois agences de l'ONU ont insisté sur l'urgence de l'aide à la population irakienne, tandis que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a appelé la communauté internationale à "investir dans le secteur de la santé qui est dévasté".

Mais la reconstruction de l'Irak, où quelque 138.000 maisons sont endommagées ou entièrement détruites, et 2,5 millions de personnes déplacées, nécessitera plus que de l'argent: le pays devra aussi surmonter la corruption endémique qui le gangrène et les divisions internes.

D'autant que la lutte contre l'EI n'est pas terminée, le groupe extrémiste demeurant "une menace sérieuse", comme l'a martelé mardi le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson.

"La victoire viendra quand l'EI n'aura plus d'endroit à partir duquel opérer; quand il ne représentera plus une menace pour nos pays et qu'il ne pourra plus propager son idéologie de haine", a renchéri la coalition internationale antijihadistes soutenue par Washington.

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