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A New York, le "Met" célèbre le Mont Kumgang vénéré par tous les Coréens

Le Metropolitan Museum de New York célèbre les jeux Olympiques d'hiver de Corée du Sud avec une exposition dédiée au Mont Kumgang, une merveille naturelle de Corée du Nord qui fait rêver les Sud-Coréens.

C'est sur ce mont vénéré par tous les Coréens que devait se tenir dimanche un spectacle culturel réunissant des représentants des deux Corées.

La représentation a cependant été subitement annulée, un symbole de la fragilité des efforts de rapprochement entre les deux pays à l'occasion des Jeux d'hiver qui s'ouvriront vendredi.

Pendant les années 1990 et jusqu'en 2008, l'endroit accueillait chaque année des milliers de Sud-Coréens. Mais Seoul a suspendu les voyages après qu'un soldat nord-coréen eut abattu un touriste qui s'était aventuré dans une zone interdite.

Une trentaine de tableaux de cette exposition intitulée "Diamond Mountains: Travel and Nostalgia in Korean Art" ("Montagnes de diamant: voyage et nostalgie dans l'art sud-coréen", jusqu'au 20 mai) sont consacrés à cette merveille de la côte est de la péninsule, désormais inaccessible mais pas très éloignée de la ville-hôte des Jeux, Pyeongchang.

Les oeuvres, dessinées à l'encre délicate sur de la soie, des rouleaux ou des panneaux muraux, évoquent un lieu magique, quasi-mystique avec ses temples et ses sommets dentelés.

"Vu le mystère entourant ce site nord-coréen, j'espère que cela piquera la curiosité des visiteurs", a indiqué Soyoung Lee, commissaire de l'exposition. "Et qu'à travers quelque 200 ans d'art, les gens seront amenés à aimer eux aussi cette incroyable merveille naturelle."

Parmi les oeuvres d'artistes coréens figurent deux tableaux des années 1920 de l'Ecossaise Elizabeth Keith, rare touriste étrangère de l'époque, qui écrivit sur son séjour: "Malgré les dangers, je n'aurais pas voulu rater cette grandeur (...) La beauté de l'ascension a été une révélation".

Il a fallu trois ans au "Met" pour rassembler les oeuvres, venues pour la plupart d'établissements coréens.

"Vu la situation géopolitique", il n'y a pas pu y avoir de contact avec la Corée du Nord, dit Lee. Du coup, l'exposition se concentre surtout sur "l'inaccessibilité et la nostalgie" du lieu pour les Sud-Coréens.

Bae Kidong, directeur général du musée national de Corée venu à New York pour le vernissage, a exprimé l'espoir que cette exposition marque le début d'une plus grande collaboration avec les musées occidentaux, où l'art coréen est souvent méconnu.

Comme Lee, il n'a vu du Mont Kumgang que "ses contreforts sud, visibles depuis la zone démilitarisée", la frontière qui divise la péninsule coréenne depuis la guerre (1950-1953)

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