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A Pyongyang, la "Xi-mania" s'affiche en grand

Omniprésent dans les médias, objet d'une propagande permanente, Xi Jinping gouverne la Chine sans partage depuis 2012. Mais le culte de la personnalité autour du président chinois a franchi une nouvelle étape jeudi... en Corée du Nord.

Pour la première visite en 14 ans d'un dirigeant chinois dans le pays reclus, Xi Jinping a eu droit à un spectacle gigantesque en son honneur, organisé par son hôte, le leader nord-coréen Kim Jong Un.

Ces "grand-messes" typiques du régime nord-coréen mettent en scène une foule de figurants évoluant dans des chorégraphies très élaborées avec des mouvements coordonnés au millimètre.

En arrière-plan, répartis sur une partie des tribunes du Stade du Premier Mai de Pyongyang, des milliers d'enfants tournent à l'unisson les pages de livres dont les couleurs composent d'impressionnants tableaux.

Lors de la représentation de jeudi - intitulée "Invincible socialisme" - un portrait géant de Xi Jinping sur un drapeau chinois a été composé par des milliers de figurants.

En Corée du Nord, il est impossible d'échapper aux portraits idéalisés du père fondateur du régime communiste et de son fils, Kim Il Sung et Kim Jong Il, présents sur les murs de chaque maison, bureau et salle de classe. Ceux du dirigeant actuel sont en revanche beaucoup plus rares.

La visite de l'allié chinois est une occasion importante pour les deux pays d'afficher leur amitié forgée durant la guerre de Corée (1950-53) face à l'ennemi commun -- les Etats-Unis.

Une autre séquence du spectacle arborait un slogan en chinois: "Vive l'amitié et l'unité inébranlables entre les deux peuples de la RPDC et de la Chine", en référence à l'abréviation du nom officiel de la Corée du Nord (République populaire démocratique de Corée).

Des chansons aux titres évocateurs -- "La Chine nouvelle n'existerait pas sans le Parti communiste", "Je t'aime la Chine", "Le drapeau rouge flotte" -- faisant l'éloge du grand frère chinois ont également été interprétées.

Xi Jinping, plus puissant dirigeant chinois depuis au moins un quart de siècle, est parfois comparé au père fondateur du régime, Mao Tsé-toung (1949-1976), pour la concentration des pouvoirs qu'il a accumulés et le culte dont il fait l'objet.

De nombreux magasins de souvenirs en Chine vendent des babioles à son effigie et les fonctionnaires ont été encouragés ces dernières semaines à télécharger une application qui lui est consacrée.

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