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Accident d'hélicoptère en Gironde: un sonar spécialisé en soutien aux recherches

Les recherches s'intensifiaient dimanche, avec l'aide d'un sonar spécialisé, pour retrouver un milliardaire chinois, acquéreur le 19 décembre d'un important vignoble bordelais, et porté disparu depuis le 20 décembre, l'hélicoptère dans lequel il survolait sa nouvelle propriété s'étant écrasé dans la Dordogne.

La mise en service dimanche matin par la gendarmerie d'un sonar spécialisé dans la recherche de personnes, spécialement amené par la Brigade fluviale de Strasbourg, laisse espérer la découverte des trois disparus recherchés depuis vendredi soir.

Seule la dépouille du fils du milliardaire chinois, Shun Yu Kok, 12 ans, a été retrouvée dès vendredi soir à l'arrière de l'habitacle disloqué de l'hélicoptère qui gît par sept mètres de fond. L'autopsie doit être pratiquée ce dimanche tandis que la carcasse du Robinson R44 jaune et noir devrait être sortie de l'eau lundi.

Les recherches quasiment ininterrompues, menées par une centaine de gendarmes à pied, en hélicoptère et en bateaux, n'ont pas encore permis de retrouver les corps de Lam Kok, 46 ans, président du groupe Brilliant, crée en 1995 et spécialisé dans le négoce de thés prestigieux et l'immobilier de luxe.

Sont également portés disparus son conseiller financier chinois, aussi interprète, Peng Wang, enseignant à l'Institut national supérieur économique et comercial (Insec) à Bordeaux, et le pilote de l'appareil, James Grégoire, propriétaire du château de La Rivière qu'il venait de vendre à Lam Kok et qui représentait le plus gros investissement chinois à ce jour dans le vignoble bordelais.

Selon le Journal du dimanche, le milliardaire chinois aurait versé plus de 30 millions d'euros pour l'acquisition du château et des 65 hectares de vignes en appellation Fronsac.

Dimanche matin, les plongeurs des Brigades nautiques ont attendu 09H00, "heure favorable pour être à marée basse sinon il y a trop de courant", pour reprendre leur patient travail de recherche dans la quasi obscurité des eaux froides de la Dordogne, a indiqué à l'AFP le commandant du groupement de gendarmerie de la Gironde, le colonel Ghislain Réty.

On quadrille la zone, "presque au toucher"

"On quadrille par zones de façon méticuleuse, pratiquement sans visibilité, presque au toucher", a-t-il expliqué pour faire comprendre la difficulté des recherches menées par les plongeurs. Mais le sonar, appareil d'environ un mètre de long en forme de torpille, qui est tracté par un bateau faisant des aller-retour entre les deux berges de la Dordogne, fait espérer de voir apparaître sur l'écran de contrôle une forme s'apparentant à un corps humain immergé.

"Pour l'instant, on n'a retrouvé que quelques morceaux supplémentaires de l'épave", a indiqué le colonel Réty, précisant que le sonar allait tourner en permanence toute la journée, indépendamment des marées.

Des moyens aériens couvrent une zone "élargie de 8 à 20 km" en amont et en aval du point de chute de l'hélicoptère pour repérer si un corps flotte en surface.

Des enquêteurs spécialisés dans les accidents aériens ont également débuté leurs investigations, appuyés par les enquêteurs du Bureau enquête-accident (BEA). "Toutes les pistes sont ouvertes, la météo, la règlementation, la maintenance, la qualification du pilote et les caractéristiques du vol", a souligné le capitaine Philippe Molé, de la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens.

Pour le procureur de la République de Libourne, Christophe Auger, qui a ouvert une enquête en flagrance pour disparition et homicide involontaire, "les causes de l'accident ne sont à ce stade pas déterminées et ne pourront pas l'être avant plusieurs semaines".

Sinistre coïncidence, un ancien propriétaire du château de La Rivière, Jean Leprince, était également décédé dans un accident de son avion privé, en 2002.

Des membres de la famille Kok sont attendus dimanche au château de La Rivière, où séjourne la veuve de Lam Kok.

"Tous ceux qui connaissent Lam Kok sont sous le choc", a indiqué Shi Renlin, avocat en France de Lam Kok, inscrit au barreau de Paris, ajoutant que "ce vignoble rentrait pour lui dans les domaines de son activité car il souhaitait développer en France l'oenotourisme, la culture de vin et du thé".

Dans la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine), Lam Kok est propriétaire de plantations de thé haut de gamme autour de la ville de Pu'er, d'hôtels-restaurants classés "Relais et Châteaux" et de centres commerciaux.

Interrogé sur le futur développement du château de La Rivière, Me Shi a souligné que "toutes les forces sont concentrées sur la gestion d'urgence, on ne peut pas encore envisager des projets pour l'instant".

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