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Accident du métro de Mexico: les proches réclament justice

Les proches des victimes de l'accident du métro de Mexico qui a fait 25 morts réclament jeudi que justice soit faite à l'encontre des autorités qu'ils accusent de négligence.

Trois jours après ce drame spectaculaire - une rame de métro plongeant dans le vide après l'effondrement d'un pont - qui a eu un fort retentissement au Mexique, les funérailles se sont poursuivies.

Dans plusieurs cimetières de la ville, une seule requête était sur toutes les bouches: établir les causes de l'accident et punir les éventuels coupables.

"Les autorités sont responsables", proclame à l'AFP Luis Diaz qui vient de mettre en terre son père âgé de 39 ans, un chauffeur qui avait pris la ligne 12 du métro, dérogeant à son habitude de se déplacer en bus.

"Nous n'avons pas été les seuls touchés, d'autres personnes ont également perdu des membres de leur famille, beaucoup de gens sont blessés", a déclaré Luis, 17 ans qui se dit bien déterminé à exiger des réparations aux autorités. Environ 80 personnes ont été blessés dans l'accident.

"Justice pour ma mère", réclame Luis Hernandez qui souligne que son père, un garagiste de 61 ans tué dans l'accident, était "soutien de famille". L'homme se trouvait dans l'une des deux voitures qui ont plongé dans le vide lorsque le pont a cassé.

"J'exige un ou deux millions. Mon père est mort et personne ne me le rendra. Les autorités doivent agir", ajoute Luis après les funérailles dans le secteur pauvre de Tláhuac, dans le sud de la capitale où l'accident est survenu. Inconsolable, sa mère pleure et promet d'entamer un procès.

- Le président promet des sanctions -

Alors que les effets de ce drame sont encore palpables à Mexico, le président Andrés Manuel Lopez Obrador (AMLO) a de nouveau assuré jeudi que justice sera faite.

"Nos condoléances aux familles de ceux qui ont perdu la vie. Les enquêtes ont déjà commencé pour déterminer les causes de cet accident et punir les responsables", a-t-il déclaré.

Les enquêtes sont menées par les autorités locales et par la société norvégienne Det Norske Veritas.

Cette compagnie doit mener une "analyse des causes profondes" à l'origine de l'effondrement d'un tronçon bétonné de la ligne 12, a assuré jeudi la maire de Mexico, Claudia Sheinbaum.

Le chantier avait été entaché par une controverse portant sur les dépassements de budget et de multiples défaillances techniques.

L'ONG "Mexicains contre la corruption" a dénoncé la politique d'austérité promue par Lopez Obrador responsable, selon elle, de coupes claires de 8,7 pc en 2020 dans le budget du métro.

Ce que le ministère des finances de la capitale a démenti aussi sec, soulignant que le budget avait été réduit en raison d'une baisse de fréquentation des usagers due à la pandémie.

Le trafic passagers a de fait chuté de 40 pc en 2020, selon cette instance.

Le budget est évalué sur la base d'une projection annuelle du nombre de billets vendus et des subventions du gouvernement fédéral.

"Compte tenu de la pandémie, il y a eu une réduction associée à celle des recettes en propre. Le gouvernement a été contraint de débloquer une subvention supplémentaire pour le métro", a expliqué Mme. Sheinbaum.

- Tremblement de terre -

Mme Sheinbaum et le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard, candidats potentiels du parti au pouvoir pour l'élection présidentielle de 2024, sont particulièrement visés par les critiques.

La ligne 12 a été développée et inaugurée par Ebrard lorsqu'il était maire de la métropole (2012-2018).

Il s'est toutefois dit prêt à répondre aux autorités, mais précise que sa responsabilité dans l'administration des travaux a pris fin avec son mandat.

"On sait que les premiers signes de défaillances dans la partie surélevée de la ligne sont apparus après le séisme de 2017", a déclaré M. Ebrard à propos du tremblement de terre qui a fait 370 morts, principalement dans la capitale.

En attendant, ce jeudi, des manifestations sont attendues en solidarité avec les victimes et pour réclamer "justice, clarification des faits, la fin de la corruption et la sécurité dans les transports publics".

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