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Accord de "plaider coupable" pour une Palestinienne accusée d'avoir frappé des soldats

Une adolescente devenue pour les Palestiniens une icône de la lutte contre l'occupation après avoir frappé des soldats israéliens a conclu mercredi un accord de "plaider coupable" avec le procureur pour purger huit mois de prison, a annoncé mercredi son avocate.

Le tribunal militaire, qui juge cette adolescente palestinienne à huis clos, n'a pas encore indiqué s'il acceptait cet accord, a déclaré à l'AFP Me Gaby Lasky.

Ahed Tamimi, 17 ans, est avec sa mère Narimane et sa cousine Nour l'une des protagonistes d'une vidéo tournée le 15 décembre devenue virale. On y voit Ahed et Nour Tamimi bousculer deux soldats, puis leur donner des coups de pieds et de poings devant la maison familiale à Nabi Saleh, en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël.

Ahed Tamimi avait 16 ans au moment de cet incident qui inetrevenait en pleine vague de protestation contre la décision unilatérale du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël alors que l'ONU prône une discussion entre Palestiniens et Israéliens pour établir le statut de cette ville disputée.

Selon l'accord obtenu avec le procureur, le temps déjà passé en détention provisoire serait décompté des huit mois de prison. Il est assorti d'une amende de 5.000 shekels (1.166 euros), a indiqué l'avocate, précisant que la jeune Palestinienne pourrait ainsi être libérée cet été.

Elle accepte de plaider coupable pour quatre des 12 charges retenues contre elle dont "agression", "incitation" et "obstruction" à la mission des soldats, selon son avocate.

Cet accord sera présenté aux juges du tribunal militaire uniquement si ces derniers acceptent un accord avec la mère de l'adolescente, qui écoperait elle aussi de huit mois de prison et de 6.000 shekels (1.400 euros) d'amende, a déclaré Me Lasky.

Le tribunal militaire devrait se prononcer plus tard mercredi, selon l'avocate.

La cour a déjà approuvé mercredi un accord entre le procureur et la cousine d'Ahed Tamimi, Nour. Celle-ci a été condamnée à 16 jours de prison --déjà couverts par sa détention préventive-- et 2.000 shekels (470 euros) d'amende pour "agression" contre un soldat israélien.

Le procès de Ahed Tamimim s'est ouvert le 13 février. Il se tient devant une cour militaire, instance chargée de juger les Palestiniens dans les Territoires occupés par Israël.

Le procès se tient à huis clos, la jeune fille étant mineure, malgré les demandes de la défense qui souhaitait des audiences publiques. Ahed Tamimi est en détention préventive depuis des mois.

"Quand ils ont décidé de maintenir le huis clos, nous avons compris que ce ne serait pas un procès équitable", a indiqué l'avocate d'Ahed Tamimi pour expliquer les raisons ayant motivé cet accord de "plaider coupable".

L'affaire Tamimi a trouvé un large écho chez les Palestiniens comme les Israéliens. Les premiers louent en Ahed Tamimi un exemple de courage face aux abus israéliens.

Nombre d'Israéliens ont ressenti une vive amertume devant ce qui a été fortement perçu comme une humiliation pour leurs soldats.

Le bureau du Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme et l'Union européenne ont exprimé leur préoccupation devant le cas Tamimi.

La convention internationale des droits de l'enfant stipule que l'emprisonnement d'un enfant doit être une mesure de "dernier ressort" et "aussi brève que possible".

Environ 350 enfants palestiniens sont détenus par Israël, selon Amnesty International.

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