Accueil Actu

Accusé d'espionner pour la Russie, Kaspersky transfère des services en Suisse

(Belga) L'entreprise de cybersécurité russe Kaspersky Lab va transférer une partie importante de ses services de la Russie vers la Suisse, a annoncé mardi le groupe, qui a été récemment accusé par les Etats-Unis d'espionnage au profit du Kremlin, ce qu'il dément.

"Il s'agit notamment du stockage et du traitement des données clients pour la plupart des régions du monde, ainsi que de l'assemblage des logiciels, en particulier les mises à jour pour la détection des menaces", a précisé dans un communiqué le groupe, connu pour son antivirus Kaspersky qui équipe quelque 400 millions d'ordinateurs dans le monde. L'assemblage des logiciels sera transféré à Zurich d'ici fin 2018, avant la mise en place d'ici fin 2019 dans la même ville d'un centre de stockage et de traitement de l'ensemble des données des utilisateurs d'Europe, d'Amérique du Nord, de Singapour, d'Australie, du Japon et de Corée du Sud. Ces activités seront surveillées par un organisme indépendant basé en Suisse, dont le groupe dit soutenir la création "sans but lucratif". Soupçonnant la société russe de travailler main dans la main avec le Kremlin, la Sécurité intérieure américaine avait ordonné en septembre à tous les fonctionnaires fédéraux de désinstaller les antivirus de Kaspersky. Kaspersky avait démenti, annoncé que des audits allaient être menés et juré que ses produits ne sont pas équipés de "portes dérobées" (backdoors) qui laisseraient fuiter des informations vers Moscou. Le gouvernement néerlandais a annoncé la suppression progressive de l'utilisation de l'antivirus Kaspersky en raison de risques d'espionnage et de sabotage au profit du Kremlin, ce qu'a réfuté la société russe mardi. "Kaspersky Lab n'a jamais, et ne le fera jamais, aidé un gouvernement avec son cyberespionnage", a rétorqué le groupe russe, disant être "pris dans une lutte géopolitique". Le risque "d'espionnage numérique et de sabotage est présent", a insisté le ministère néerlandais de la Justice et de la Sécurité, précisant que Moscou "dispose d'un cyber programme offensif et actif axé sur les Pays-Bas et leurs intérêts". La société russe espère que l'annonce du transfert d'une partie de ses services en Suisse convaincra le gouvernement néerlandais de revenir sur sa décision. (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous