Accueil Actu

Accusée de racisme, une ville israélienne annule la fermeture controversée d'un parc

Une ville israélienne va mettre fin à la fermeture sélective de l'un de ses parcs qui, selon des citoyens arabes israéliens, reflétait une politique raciste censée leur interdire l’accès à cet espace vert.

La fin des restrictions d'accès à ce parc, situé dans la ville d'Afoula, dans le nord d'Israël, fait suite à la validation dimanche par un tribunal d'un accord entre les deux parties.

La municipalité d'Afoula avait annoncé que seuls ses résidents pourraient accéder au parc pendant les longues vacances scolaires d'été, affirmant que, cette installation étant financée par des fonds municipaux, il fallait donner la priorité aux habitants.

L'ONG arabe israélienne de défense des droits humains Adalah avait toutefois estimé que cette mesure visait à éloigner les résidents arabes des villes avoisinantes dont ceux de Nazareth. Elle avait engagé une action en justice pour faire annuler l'interdiction.

Les avocats des deux parties ont annoncé que le tribunal du district de Nazareth, qui a compétence sur Afoula, avait approuvé dimanche un accord mettant fin à l'interdiction sans que la mairie ne reconnaisse l'accusation de racisme.

"Nous acceptons la recommandation du tribunal d'ouvrir le parc à tous les visiteurs, sans accepter les revendications de l'une ou l'autre partie", affirme l'accord.

Fady Khoury, avocat d’Adalah, a déclaré "espérer qu'un message montrant que l'espace public devrait être ouvert de manière égale pour tous, sans distinction d’identité ethnique ou autre, a ainsi été transmis à la municipalité d’Afoula ainsi qu’aux autres autorités locales israéliennes".

"Je suis heureux que la question du racisme n'ait pas été évoquée", a déclaré à l'AFP Avi Goldhammer, avocat d'Afoula.

Bien que le tribunal n'ait pas statué sur l'accusation de racisme, le Procureur général israélien Avichai Mandelblit avait publié jeudi un avis juridique affirmant que l'accès aux parcs municipaux "ne peut être fondé sur des considérations de race".

Adalah a publié un communiqué racontant que l'une de ses avocates, Nareman Shehadeh-Zoabi, habitante de Nazareth, avait récemment tenté d'emmener son fils en bas âge au parc objet du litige à Afoula.

Mme Shehadeh-Zoabi a déclaré dans une vidéo qu'elle avait trouvé à l'entrée une pancarte en hébreu indiquant: "Le parc est ouvert uniquement aux résidents d'Afoula".

Le signe était visible dans la vidéo. Elle a raconté avoir été abordée par un vigile qui, apprenant qu'elle n'habitait pas la ville, a déclaré que c'était un problème.

Lorsqu'il lui a demandé d'où elle venait et qu'elle a répondu Nazareth, un autre vigile a lancé: "C'est encore plus un problème."

"C'est une discrimination raciale", a déclaré Me Shehadeh-Zoabi.

"On m'a interdit d'entrer, non pas parce que je ne suis pas résidente d'Afoula, mais parce que je suis arabe."

Adalah a également publié une vidéo du maire de la ville d'Afoula Avi Elkabetz proclamant pendant sa campagne électorale: "Afoula est en danger (...) Nous allons la maintenir juive."

Les Arabes israéliens sont les descendants de Palestiniens restés sur leurs terres après la création d'Israël en 1948. Ils représentent environ 17,5% des près de neuf millions d'Israéliens et se plaignent régulièrement de discriminations.

À lire aussi

Sélectionné pour vous