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Afghanistan: une femme arrêtée, le faux mollah auteur des sex-tapes toujours en fuite

(Belga) La police afghane a arrêté une femme qui serait apparue dans les sex-tapes du prétendu mollah qui scandalise l'Afghanistan, a-t-on appris jeudi de source judiciaire, alors que la chasse à l'homme se poursuit pour le retrouver.

Cette femme, mariée et policière dans la province de Faryab, dans le nord-ouest du pays, a été arrêtée après avoir été identifiée par ses collègues qui avaient vu les vidéos, très largement partagées sur les réseaux sociaux, a indiqué le porte-parole du procureur général de Kaboul, Jamshid Rasooli. Deux autres policiers ont également été arrêtés, dont une femme qui aurait encouragé sa collègue à aller consulter le "Mollah Rasool", en fait un guérisseur traditionnel, pour ses problèmes de fertilité. La policière aurait aidé celui-ci à filmer les rapports sexuels et à utiliser les vidéos pour faire chanter sa collègue et l'obliger à avoir des rapports sexuels avec "plusieurs hommes", y compris un autre policier qui a également été arrêté, selon le porte-parole. La victime a indiqué qu'elle n'était "pas dans un état normal" lorsqu'elle a eu des rapports sexuels avec le "Mollah Rasool" et qu'elle ne savait pas qu'elle était filmée, suggérant qu'elle avait peut-être été droguée, a rapporté M. Rasooli. Elle risque d'être poursuivie pour "crime de moralité" par la justice afghane, qui punit l'adultère. Elle encourt une peine de prison. Le "Mollah Rasool" est accusé d'avoir abusé sexuellement et violé plusieurs femmes qui lui avaient demandé de l'aide. Un mandat d'arrêt a été délivré dans tout le pays contre lui. Une fatwa (avis religieux) réclamant sa mort par lapidation a été proclamée par les ulémas de Faryab. Les autres femmes apparues dans les vidéos, visionnées des centaines de milliers de fois sur Facebook et Youtube, n'ont pas été retrouvées. Filmées à visage découvert elles risquent d'être victimes de crimes dits d'honneur. "Nous sommes très inquiets sur le sort de ces femmes qui pourraient être assassinées", avait déclaré à l'AFP Sharifa Azimi, directrice provinciale du ministère consacré aux femmes. "Nous avons contacté le Conseil des ulémas pour leur dire que ces femmes sont des victimes et qu'elles doivent être présentées comme telles lors des prêches", avait-elle dit. Ces vidéos sont devenues un sujet de conversation majeur en Afghanistan où le sexe est tabou et où beaucoup d'hommes considèrent que leurs épouses doivent demeurer cachées du regard d'autres hommes. Les guérisseurs traditionnels sont très respectés dans les campagnes, où l'analphabétisme reste endémique et les services de santé conventionnels rares. (Belga)

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