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Agression de Vendin-le-Vieil: reprise du mouvement national de "blocage" des prisons

Les opérations de blocage des prisons ont repris mardi matin à l'appel des principaux syndicats de personnel pénitentiaire pour protester contre l'agression de trois surveillants à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), où doit se rendre la ministre de la Justice, au lendemain d'une nouvelle agression de sept gardiens à Mont-de-Marsan.

Ces sept surveillants ont été agressés et blessés à coups de poing par un détenu "radicalisé", au centre pénitentiaire Pémégnan, à Mont-de-Marsan (Landes), lundi vers 15H30, a indiqué la CGT à l'AFP, confirmant une information de franceinfo.

Malgré la démission du directeur de la prison de Vendin-le-Vieil, où Nicole Belloubet doit aller dans la matinée, et le "plan pénitentiaire global" promis par Emmanuel Macron pour fin février, les syndicats ont reconduit le mouvement lancé lundi, sans parvenir toutefois à s'entendre sur les revendications à transmettre au ministère de la Justice.

Lundi soir, le détenu islamiste allemand Christian Ganczarski, accusé d'être responsable de l'agression de la prison de Vendin-le-Vieil jeudi, a été mis en examen pour tentatives d'assassinats par un juge antiterroriste. Il a été transféré en milieu de nuit à la maison d'arrêt de Sequedin (Nord), selon Guillaume Pottier, secrétaire UFAP-UNSA Hauts-de-France.

"Nous n'avons pas les moyens humains et matériels pour le prendre en charge. Nous ne sommes pas formés à la gestion des détenus radicalisés. Les collègues sont donc très remontés", a-t-il expliqué.

Selon des responsables syndicaux, une centaine de gardiens étaient mobilisés à Fresnes (Val-de-Marne). A Fleury-Mérogis, les barricades brûlées jusque tard dans la nuit de lundi à mardi n'avaient pas été remontées sur le chemin qui mène à la plus grande prison d'Europe. Le blocage auquel participaient quelque 80 agents en tout début de matinée était en train de se lever aux alentours de 8H.

Ailleurs en France, une vingtaine de personnels s'étaient rassemblés à Laon (Aisne), une vingtaine à Annoeullin (Nord), une quarantaine à Sequedin (Nord), une quarantaine à Beauvais (Oise). A la maison d'arrêt de Nice, le blocage a repris dès 06H00 selon des sources syndicales.

Selon Philippe Abime, responsable de FO pénitentiaire en PACA, les prisons d'Aix-en-Provence, Arles et Grasse ont connu des "retards de prise de fonction" ce matin, mais la situation était rentrée dans l'ordre à 08H, tandis que des mobilisations étaient en cours à Salon, Tarascon et Toulon.

Une cinquantaine d'agents bloquaient la maison d'arrêt de Villepinte, avec un panneau "Belloubet, aboule le blé".

"Ce qui revient tout le temps [dans les doléances, NDLR] c'est: +on joue notre vie pour 1.500 euros+”, explique Martial Delabroye, représentant FO au centre pénitentiaire sud francilien de Réau (Seine-et-Marne). Depuis 2013, lui aussi voit les départs se multiplier vers d'autres administrations: police nationale et municipale, douanes, mais aussi "les impôts".

A Osny, dans le Val d'Oise, une trentaine de personnes empêchaient les extractions des prisonniers et comptaient "retarder les parloirs," selon Tony Verdier, représentant FO. Tandis qu'à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, ils étaient une vingtaine.

Les prisons de Bonneville, Lyon-Corbas, l'établissement pour mineurs du Rhône, à Roanne et Aurillac étaient également bloquées, selon le délégué régional UFAP-UNSA Auvergne-Rhône-Alpes Dominique Verrière. Dans les étabissements de Valence, Riom et Villefranche-sur-Saône, les personnels ont retardé les appels d'"au moins 15 minutes".

"On multiplie les plans mais on est toujours moins nombreux pour y faire face, tandis que les agressions physiques sont en augmentation constante", a dénoncé M. Verrière.

Lundi, 139 des 188 centres pénitentiaires de France ont été "impactés à des degrés divers", soit par des blocages totaux, partiels, des piquets de grève, des débrayages ou des retards, selon l'administration pénitentiaire.

burs-mig/kp

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