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Aléna: accord à portée de main entre les Etats-Unis et le Mexique

Les négociations entre les Etats-Unis et le Mexique sur l'accord de libre-échange nord américain (Aléna) sont en passe d'aboutir lundi pour réviser le pacte commercial de 1994. Mais il restera à convaincre le Canada.

Le président américain Donald Trump doit faire une annonce sur le commerce à 11H00 (15H00 GMT) depuis le Bureau ovale, a indiqué la Maison Blanche lundi.

"Ca se présente bien pour un grand accord avec le Mexique", avait tweeté M. Trump un peu plus tôt.

Les négociateurs des deux pays ont tenu des discussions bilatérales marathons dans la capitale fédérale pendant tout le week-end.

Lundi matin, le chef des négociateurs mexicains, le ministre de l'Economie Ildefonso Guajardo, a indiqué qu'il restait "un point très important" à négocier, en entrant à nouveau en réunion au siège du Représentant américain au commerce, Robert Lightizer.

M. Guajardo n'a pas précisé quel thème restait en suspens. Il était apparu confiant la veille qu'un accord bilatéral entre le Mexique et les Etats-Unis --préliminaire à la venue du troisième partenaire, le Canada, à la table des négociations-- était à portée de main.

Pour l'instant, Américains et Mexicains négocient le pan bilatéral de la réforme de l'Aléna, tandis qu'Ottawa est censé se joindre à eux lorsque les discussions seront plus avancées.

S'il était annoncé lundi, cet accord bilatéral lèverait un obstacle de taille à la survie du pacte de libre-échange signé il y a 24 ans par l'administration Clinton et que Donald Trump s'est empressé de dénoncer à son arrivée à la Maison Blanche.

- Un an de négociations -

Le président américain n'a eu de cesse de critiquer cet accord "désastreux" pour les Etats-Unis. Sa renégociation dure depuis un an.

Le Canada s'est déclaré ces jours-ci prêt à se joindre à la table des négociations dès qu'il y sera convié.

La délégation du Mexique, qui comprend également le ministre des Affaires étrangères Luis Videgaray, a fait la navette au cours des cinq dernières semaines entre Mexico et Washington pour tenter de résoudre les dossiers avec leurs homologues des États-Unis.

Les représentants mexicains voudraient signer un nouveau traité avant la fin du mois, c'est-à-dire cette semaine, car ils veulent avoir l'approbation du corps législatif avant que le nouveau président mexicain élu, Andres Manuel Lopez Obrador, ne prenne ses fonctions le 1er décembre.

Les discussions ont nettement avancé sur la question de la règle d'origine pour le secteur automobile.

Selon des informations de presse, le nouvel accord va augmenter l'exigence de contenu régional pour les véhicules produits en Amérique du Nord, de 62,5% actuellement à autour de 70%. Mais il faudra en outre que 40% de la valeur provienne de régions où les salaires sont d’environ 16 dollars de l’heure.

Les véhicules assemblés dans des usines existantes qui ne respectent pas cette règle payeront des droits de 2,5%. Les nouvelles usines paieront plus.

Jesus Seade, un conseiller économique du président élu mexicain --qui n'est pas encore en fonction--avait assuré samedi que ce dossier de l'automobile était "essentiellement résolu", malgré "certains aspects relevant des délais ou d'autres détails".

Un des objectifs de la Maison Blanche est d'augmenter considérablement la part des composants américains dans le secteur automobile.

Parmi les autre sujets discutés, figure la négociation d'un nouveau chapitre concernant l'énergie.

Mais jusqu'ici, le principal obstacle à la conclusion d'un accord a été la clause crépusculaire exigée par les Etats-Unis qui forcerait à reconfirmer le pacte commercial tous les 5 ans. Mexique et Canada y sont farouchement opposés.

Ils estiment qu'aucun entrepreneur ne prendrait le risque de s'installer chez eux si ses produits risquaient d'être exclus du marché américain en cas de dénonciation de l'accord.

Interrogé ce week-end sur combien de temps la délégation mexicaine allait encore rester dans la capitale américaine, Jesus Seade avait précisé: "lundi ou mardi minimum, peut-être plus".

"Voyons comment évolue le dialogue avec le Canada", a ajouté M. Seade alors que la participation d'Ottawa est cruciale pour sauver ce pacte de libre-échange trilatéral.

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