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Algérie: Brahimi pas (encore? ) président de la Conférence nationale

(Belga) L'ex-diplomate algérien Lakhdar Brahimi a démenti mercredi, sans fermer la porte à cette éventualité, avoir été nommé président de la future "Conférence nationale" que le président Abdelaziz Bouteflika veut charger d'élaborer une nouvelle Constitution et d'organiser la prochaine présidentielle.

"Ce n'est pas vrai", a assuré M. Brahimi lorsque la question lui a été posée lors d'un entretien d'une heure à la télévision nationale. M. Brahimi, 85 ans, est pressenti pour ce poste depuis qu'il a été reçu lundi soir devant les caméras par M. Bouteflika, peu après que celui-ci, confronté à une contestation sans précédent depuis son arrivée au pouvoir il y a 20 ans, eut annoncé le report de la présidentielle et prolongé de fait son mandat jusqu'à la fin des travaux de cette "conférence nationale". "Je ne cherche pas un poste (...) mais c'est mon pays. Je ne peux pas dire non (en cas de proposition), mais j'espère qu'ils trouveront un homme ou une femme meilleur que moi", a-t-il poursuivi. Il a également trouvé en très bonne santé le président Bouteflika, 82 ans, très affaibli par les séquelles d'un AVC qui l'ont empêché de s'adresser de vive voix à ses concitoyens depuis 2013 et ont rendu rares ses apparitions publiques. "Sa voix est certes faible, ne lui permettant pas de faire un discours à la télévision ou en public, mais il a retrouvé 100% de ses facultés intellectuelles", a déclaré M. Brahimi au sujet du chef de l'Etat qu'il a rencontré au lendemain de son retour en Algérie après deux semaines d'hospitalisation en Suisse pour des "examens médicaux périodiques". Selon M. Brahimi - fréquent visiteur de M. Bouteflika dont il a toujours minimisé les problèmes de santé -, le chef de l'Etat "ne bouge pas les pieds", mais "bouge les mains". L'ancien diplomate a également vanté le "plan de travail" de M. Bouteflika - report de la présidentielle, conférence nationale, nouvelle Constitution - et prôné le "dialogue" plutôt que le "changement radical" que réclament les contestataires. Tout en saluant le caractère pacifique des manifestations, l'ex-envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie - qui a plongé dans le chaos après les manifestations du printemps arabe en 2011 - a dit "craindre une perte de contrôle et un glissement". Un "changement radical est demandé et l'Algérie est aujourd'hui dans un tournant dangereux", a-t-il estimé, "il faut un véritable dialogue (...) le changement ne peut pas se faire en une nuit". Les annonces lundi de M. Bouteflika n'ont pas calmé la contestation, plusieurs manifestations ayant eu lieu mardi et mercredi. (Belga)

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