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Amnesty appelle à libérer son représentant en Turquie détenu depuis un an

L'ONG Amnesty International s'est engagée mercredi à "redoubler d'efforts" pour faire libérer son représentant en Turquie, emprisonné depuis un an dans le cadre d'une affaire cristallisant les inquiétudes liées à la situation des droits de l'Homme dans ce pays.

Taner Kiliç, président d'Amnesty en Turquie, a été arrêté il y a un an jour pour jour à Izmir (ouest), accusé d'appartenir à une "organisation terroriste". Il risque jusqu'à 15 ans de prison.

"Aujourd'hui, nous portons le deuil de l'année de la vie de Taner Kiliç qui lui a été injustement arrachée par le gouvernement de la Turquie", a déclaré le secrétaire général d'Amnesty International Salil Shetty, cité dans un communiqué de l'ONG.

"Mais c'est aussi le moment pour nous de redoubler d'efforts pour obtenir sa libération et celle des nombreux autres militants de la société civile dont le travail leur a coûté leur liberté", a-t-il ajouté.

Le procès de M. Kiliç est en cours et doit reprendre le 21 juin, à trois jours d'élections législatives et présidentielle cruciales lors desquelles M. Erdogan briguera un nouveau mandat aux pouvoirs renforcés.

M. Kiliç est accusé par les autorités turques d'appartenir au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, désigné par Ankara comme l'instigateur du coup d'Etat avorté de 2016, ce que nie l'intéressé.

Un tribunal d'Istanbul avait ordonné fin janvier la remise en liberté conditionnelle de M. Kiliç, avant de revenir sur sa décision, au grand dam de ses soutiens.

M. Kiliç est jugé avec dix autres militants des droits de l'Homme, dont la directrice d'Amnesty en Turquie, Idil Eser.

Ce procès a renforcé l'inquiétude quant à l'érosion des libertés en Turquie depuis la tentative de putsch, à la suite de laquelle 55.000 personnes ont été arrêtées, dont des journalistes critiques et des acteurs de la société civile.

"Taner a été emprisonné uniquement parce qu'il est un ardent défenseur des droits de l'Homme. (...) Il doit être remis en liberté, innocenté des accusations infondées portées contre lui et autorisé à reprendre son travail essentiel", a déclaré M. Shetty.

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