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Amnesty lance une "enquête impartiale" après le suicide d'un de ses employés

L'ONG Amnesty International a annoncé jeudi qu'elle allait conduire "une enquête impartiale" après le suicide en mai d'un de ses chercheurs dans ses locaux parisiens, affecté par ses conditions de travail, selon ses collègues.

Le lancement de cette enquête interne fait suite à une pétition envoyée par des "amis et collègues" de Gaëtan Mootoo, chercheur sur l'Afrique de l'Ouest, retrouvé mort tôt le 26 mai dans les locaux d'Amnesty International France, à Paris.

Dans une lettre consultée par l'AFP, ils demandent "une enquête indépendante sur la mort tragique de Gaëtan" et estiment qu'elle doit "être menée par un organisme transparent, totalement indépendant et impartial".

"Les conditions de travail à Amnesty International ont été complètement transformées à la suite d'une récente restructuration et cela avait profondément affecté Gaëtan", ont-ils écrit, cherchant à "prévenir d'autres tragédies".

Ils ont ajouté que Gaëtan Mootoo, qui travaillait depuis plus de 30 ans pour Amnesty, a laissé une note dans laquelle il explique, selon eux, avoir demandé de l'aide "en raison de la lourde charge de travail supplémentaire; aide qui n'était jamais prévue".

"Nous pensons que cet événement grave et sans précédent dans l'histoire de l'organisation requiert la plus grande transparence et responsabilité de la part d'Amnesty International", ont estimé les amis et collègues du défunt.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole d'Amnesty International, basée à Londres, a indiqué que l'ONG avait l'"intention de mener une enquête impartiale", tout en s'assurant qu'"elle n'interférera d'aucune manière avec l'enquête officielle en cours".

Elle a ajouté ne pas pouvoir faire de commentaire sur la note laissée par Gaëtan Mootoo, qui se trouve "entre les mains des autorités françaises".

Gaëtan Mootoo travaillait pour le secrétariat international d'Amnesty, qui conduit des recherches et supervise les actions de campagne.

"Pendant plus de trente ans, Gaëtan a rendu compte des atteintes aux droits de l'Homme en Afrique de l'Ouest et oeuvré sans relâche pour que justice soit rendue aux victimes et aux communautés touchées", avait souligné Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International, le 27 mai dans un communiqué.

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