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Appétit asiatique pour le cheval de trait ardennais

(Belga) Le cheval de trait ardennais (CTA), symbole de la Foire agricole de Libramont, suscite l'intérêt des Japonais et des Chinois, ce qui a permis ces derniers temps de faire remonter le cours du poulain et de relancer l'engouement des éleveurs.

"Des Japonais sont venus en Europe pour acheter des poulains ainsi que des juments et des étalons. Il s'y intéressent pour la consommation", narre Michel Ectors, le président du Stud-Book du cheval de trait ardennais. Cet appétit nippon pour le cheval pourrait s'expliquer par une volonté de substituer une viande par une autre. Un moratoire existe en effet sur la chasse aux grands cétacés, même si le Japon a continué à chasser la baleine sous couvert de pseudo "recherches scientifiques". Les Japonais ont ainsi dernièrement acheté quelques dizaines de chevaux de trait ardennais. "Nous devons faire attention à ce que nous leur vendons. Nous sommes le berceau de la race, il faut garder la génétique", avertit Michel Ectors, alors que l'on compte un peu plus de 300 nouveaux poulains CTA en moyenne chaque année. A côté de cela, la Chine s'intéresse également au cheval de trait ardennais. Quatre étalons belges se sont ainsi envolés début 2018 pour la Chine, après une période de quarantaine à Bruges. Une fois dans l'Empire du milieu, ils ont pleinement satisfait aux exigences chinoises, notamment sanitaires. "Les Chinois vont les croiser avec leur jumenterie locale, qui est plus légère, pour produire un cheval de croisement avec plus de taille, de développement, de musculature. Il sera utilisé pour des travaux agricoles et forestiers. Les Chinois nous ont promis de revenir cet automne", explique Michel Ectors. Ces différents achats ont permis de faire solidement remonter le cours du poulain, passé d'environ 500 à 800 euros. Du même coup, des éleveurs ont davantage fait pouliner leurs juments car jusque-là, les différents coûts (saillie, nourriture, vétérinaire, puçage...) étaient trop élevés par rapport aux prix de vente des poulains, ce qui a pu décourager des éleveurs. Ce regain d'enthousiasme et de dynamisme se traduit dans les chiffres. En 2016, on a compté près de 380 saillies de juments pour près de 440 en 2017, illustre le président du Stud-Boook du CTA. "Il y a deux ans, cela sentait un peu la crise. Mais ce n'est plus le cas actuellement", confirme un éleveur présent dimanche à Libramont pour le concours de chevaux de trait ardennais. Au total, 194 chevaux -un nombre stable- sont inscrits cette année, à ce concours annuel qui en est à sa 84e édition, se trouvant à l'origine, en 1927, de la Foire de Libramont. (Belga)

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