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Argentine: 3e comparution de Kirchner dans une affaire de corruption

L'ancienne présidente argentine Cristina Kirchner s'est présentée lundi devant le juge Claudio Bonadio, sa troisième convocation dans le dossier "Cahiers de la corruption", une affaire de versements de pots-de-vin à l'administration Kirchner (2003-2015).

Lundi matin au tribunal de Comodoro Py à Buenos Aires, Mme Kirchner, 66 ans, a remis au magistrat plusieurs écrits, refusant de répondre à ses questions, comme la législation l'y autorise.

Opposante la mieux placée dans la course à la présidentielle du 27 octobre, Mme Kirchner a tweeté avant d'entrer au tribunal, qu'elle était victime "d'une persécution et d'un acharnement, auxquels seuls des gouvernements totalitaires osaient se livrer, en des temps où l'Etat de droit était suspendu".

Le juge Bonadio a sommé Mme Kirchner de s'expliquer dans le cadre de huit affaires tombant sous sa juridiction.

L'ancienne présidente a dénoncé "une sorte de séance de cinéma continue". Je dois reconnaître qu'en matière cinématographique, ce film mériterait un Oscar pour son originalité".

L'affaire dite des Cahiers de la corruption, d'une ampleur sans précédent, éclabousse les gouvernements de Nestor et Cristina Kirchner, et des chefs d'entreprise, parmi les plus puissants du pays, qui affirment avoir été rançonnés.

Parmi les éminents patrons figurent Paolo Rocca, le patron de Techint, première entreprise du pays, et un cousin du président argentin, Angelo Calcaterra.

Pour le juge Bonadio, Cristina Kirchner était à la tête d'un réseau de corruption, dans lequel des ministres ou des hauts fonctionnaires ont encaissé pour au moins 160 millions de dollars de pots-de-vin en échange de l'attribution de marchés publics dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.

Controversé, Claudio Bonadio est salué par les partisans du pouvoir comme un valeureux chevalier anticorruption et accusé par les militants kirchnéristes de faire le jeu du gouvernement de Mauricio Macri.

Cristina Kirchner devait être jugée à partir de mardi, pour favoritisme dans l'octroi de marchés publics dans la province de Santa Cruz, son fief politique, mais le procès a été reporté au 21 mai.

Aujourd'hui sénatrice, Cristina Kirchner est protégée par l'immunité parlementaire d'une détention préventive, qui a été réclamée par le magistrat.

Malgré l'accumulation des accusations de corruption, Cristina Kirchner conserve un capital politique important, entre un quart et un tiers de l'électorat.

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