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Assunta et son compagnon, des touristes belges, ont vécu les deux séismes en Indonésie: "On est en stress total"

Assunta est en vacances en Indonésie avec son compagnon depuis le 19 juillet. En plein séjour, cette habitante de Montignies-sur-Sambre a vécu les deux tremblements de terre qui ont secoué l'Indonésie et fait de nombreux morts. Elle raconte ce qu'elle a vécu à notre journaliste Vincent Chevalier après avoir appuyé sur le bouton orange Alertez-nous.

"D'abord on a eu le premier séisme, à ce moment-là on était à Bali (NDLR: l'île est située juste à côté de celle de Lombok, vers l'ouest). Très tôt le matin on a été secoués dans le lit. On a été réveillés par les secousses. Hier les secousses ont été beaucoup plus fortes, en plus on n'était plus à Bali, on était beaucoup plus proche du Lombok. Ça a fait un bruit énorme, des gros tremblements. Les gens ont commencé à sortir des chambres, donc on a fait pareil, sans savoir exactement ce qui pouvait se passer. Ça a été très stressant, puis là effectivement on a compris ce qui se passait, mais le stress… On ne savait pas ce qu'on devait faire ni où aller", confie Assunta.

Aujourd'hui, la Belge et son compagnon sont sains et saufs, mais ils auraient pu se trouver au cœur du danger. "En fait nous on devait être au Lombok justement, d'où est parti l'épicentre. Mais on n'a pas pu prendre le bateau il y a quelques jours parce que la mer était trop agitée. Du coup on est coincés sur une île sur laquelle on n'était pas censé aller à la base, on est à Nusa Lembongan. En fait on ne peut pas du tout à Lombok. Donc nous on va prendre un bateau demain et retourner sur Bali", explique la touriste.

L'ambassade n'a pas pu me dire s'il y avait une alerte au tsunami, alors que l'alerte a été lancée

Au cœur du chaos, le couple belge s'est vite senti désemparé. "Ici on est dans un tout petit hôtel pour nous dépanner, et il n'y a pas beaucoup de gens dans l'hôtel. Il y a des gens qui font des stages de plongée, dont une Française, et c'est avec elle qu'on a parlé. Parce qu'il n'y a personne qui nous informe de quoi que ce soit, qui nous rassure ou qui nous dit ce qu'on doit faire. Elle, elle a essayé de traduire un petit peu, de nous transmettre des informations. Moi, en stress, vu que c'était le deuxième séisme en une semaine, j'ai sonné à l'ambassade, mais même eux n'ont pas pu me dire s'il y avait un risque ou une alerte au tsunami. Ils m'ont dit qu'ils n'étaient certains de rien, alors que l'alerte a été lancée, les gens ont dû aller sur les hauteurs! Mais nous on est resté à l'hôtel au bord de la plage en fait", déplore Assunta.

"C'est l'ambassade de Belgique à Jakarta qu'on a appelé. Ils nous ont dit qu'on pouvait avoir des renseignements via leur page Facebook, mais en fin de compte il n'y a pas eu d'info supplémentaire, ils n'ont jamais signalé l'alerte au tsunami, alors qu'ici les locaux ont été avertis, et nous on est resté comme des imbéciles à l'hôtel", ajoute-t-elle. "Par contre la dame française, qui avait dû s'inscrire sur un site français avant de venir, elle a été alertée par SMS par la France comme quoi il y avait l'alerte au tsunami et qu'elle devait aller sur les hauteurs", précise Assunta.

Après avoir vécu un tel événement, Assunta et son compagnon se sentent démunis. "On se sent perdu, on est en stress total. On ne sait pas ce qu'on doit faire, parce qu'on est informé de nulle part, on ne sait pas comment réagir, et on imagine le pire", indique-t-elle.


Le couple a réservé un bateau vers Bali

Pour tenter de trouver une solution, Assunta s'est rendue au port de l'île. Aucun bateau ne peut plus se rendre à Lombok pour l'instant. "La seule solution pour nous est de retourner vers Bali. J'ai réservé un bateau. Et là de toute façon il y a l'aéroport, et on est censé reprendre l'avion d'ici une dizaine de jours vers la Belgique, en espérant que tout ira bien d'ici là", explique la dame.


Des centaines de touristes évacués des petites îles

Environ 900 touristes indonésiens et étrangers sont en cours d'évacuation des petites îles de Gili proches de celle de Lombok, au lendemain d'un séisme qui a fait de nombreux morts et des centaines de blessés, ont indiqué lundi les autorités.

Quelque 200 touristes "indonésiens et étrangers" ont déjà quitté les trois îles de Gili, et "il en reste environ 700 en attente d'évacuation", a déclaré un porte-parole de l'agence nationale de gestion des catastrophes, Sutopo Purwo Nugroho.

Des hôtels de ces îles ont été endommagés par le fort séisme suivi d'une alerte au tsunami qui a provoqué des réactions de panique. De nombreux touristes ont demandé à quitter les lieux pour l'île de Lombok, afin de rejoindre l'aéroport. "Un touriste indonésien est mort à Gili Meno, plusieurs ont été blessés, la plupart souffrant de fractures", a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'agence à Lombok.

Le séisme de magnitude 6,9 survenu dimanche soir à une faible profondeur de 10 kilomètres a été ressenti aussi à Bali, île voisine et la plus touristique de l'archipel d'Asie du Sud-Est. Le tremblement de terre a été suivi par plusieurs répliques provoquant de nouvelles frayeurs lundi.

"Nous avons essayé d'aller à l'aéroport mais il n'y avait pas de taxi, pas de transport ni de plan d'évacuation" dans l'immédiat, a raconté un touriste français à son arrivée à l'aéroport à Mataram, principale ville de Lombok. "Ensuite, j'ai arrêté une voiture et j'ai demandé à quelqu'un d'ici de me conduire à l'aéroport avec ma famille, et il a dit 'OK, pas de problème'".

La plupart des victimes du séisme se trouvaient dans la zone montagneuse située dans le nord de Lombok, loin des principaux sites touristiques du sud et de l'ouest de l'île, très prisée des touristes pour ses plages et ses sentiers de randonnée.

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