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Athlétisme: Lemaitre et Lamote au pied du mur à Paris

C'est leur dernière chance: Christophe Lemaitre (200 m) et Rénelle Lamote (800 m) n'ont plus le choix s'ils veulent être de la partie aux Mondiaux de Doha (27 septembre-6 octobre) et se doivent de réussir les fameux minima, samedi lors du meeting Ligue de diamant de Paris.

Alors que la plupart des têtes d'affiche de l'athlétisme tricolore sont présents dans la liste provisoire de 42 sélectionnés divulguée le 13 août par la Fédération française (hormis Mahiedine Mekhissi forfait), Lamote et Lemaitre manquent toujours à l'appel et leur situation devient de plus en plus inquiétante à mesure qu'approche la date fatidique du 27 août, l'échéance fixée par la FFA pour les inscriptions aux Championnats du monde.

C'est dire si la pression à Charléty sera intense sur les deux Bleus, qui joueront tout simplement leur saison sur une seule course.

Une ultime et hypothétique possibilité de qualification pourrait exister pour les deux athlètes par repêchage, si la Fédération internationale (IAAF) manquait de compétiteurs dans leurs disciplines respectives aux Mondiaux.

Pour Lemaitre et Lamote, la faille de cette année 2019 pour le moment très mal négociée est à chercher du côté du physique. Tous deux ont dû retarder leur rentrée sur blessures et continuent d'en payer le prix. Revenu début juillet à la compétition après une alerte aux ischio-jambiers gauches au printemps, Christophe Lemaitre (29 ans), qui avait déjà fait l'impasse sur la saison en salle pour des douleurs à un mollet, n'a jamais été en mesure de retrouver son meilleur niveau sur le demi-tour de piste, terminant notamment à une piètre 6e place aux Championnats de France (20.90), le 28 juillet.

- "Pas de mauvaise pression" -

Certes, le médaillé de bronze olympique de 2016 a été retenu pour le relais 4x100 m français mais sur le plan individuel son meilleur chrono de 2019 sur 200 m (20 sec 46) le laisse encore à distance respectable du "niveau de performance requis" par la FFA (20 sec 35) et des minima IAAF (20 sec 40). Après avoir manqué l'Euro-2018 sur blessure, le détenteur du record de France (19 sec 80) est en grand danger et pourrait être absent pour la 2e fois d'affilée d'une grande compétition internationale.

Lemaitre se dit toutefois confiant dans sa capacité à décrocher son sésame pour Doha.

"Il n'y a pas de mauvaise pression, rien de négatif, a-t-il expliqué à l'AFP. J'aborde le meeting en étant sûr de mes possibilités. Les derniers entraînements se sont bien passés. Hier, j'ai eu de très bonnes sensations sur le sprint court, la vitesse. Normalement, ça devrait le faire, je les ai dans les jambes."

La forte chaleur attendue et surtout un plateau relevé avec la nouvelle pépite américaine Noah Lyles, 4e performeur de l'histoire (19 sec 50), et le champion du monde turc Ramil Guliyev pourraient aider le sprinteur d'Aix-les-Bains à entrevoir enfin la lumière.

"Cela va être bien d'avoir des gars qui vont très vite et il faudra en profiter pour sortir une bonne performance aussi, a-t-il estimé. Il y aura de la concurrence, de bonnes conditions, donc il y aura tout ce qu'il faut pour aller vite."

- "On la verra devant" -

Pour Lamote, l'équation est similaire. Gênée par des douleurs à une hanche et à un tendon d'Achille, la Française (25 ans) n'a repris que le 27 juillet aux Championnats de France et court logiquement après le temps perdu. En quatre sorties, la vice-championne d'Europe n'est pas allée plus vite sur 800 m que les 2 min 01 sec 21 réussis le 10 août à l'Euro par équipes à Bydgoszcz (Pologne) et doit passer la vitesse supérieure pour se conformer aux critères de la FFA (2:00.20) et de l'IAAF (2:00.60).

"La tension monte, il faut être clair, a déclaré à l'AFP son entraîneur Thierry Choffin. Mais elle est bien, elle a fait de bonnes séances et elle a les minima dans les jambes. Maintenant, il faudra courir pour une bonne place, voire la meilleure place. C'est en courant de manière offensive et en voulant battre les autres que les minima tomberont. Il ne faudra pas être dans l'attente. On la verra devant samedi, on n'a pas le choix."

Une non-participation aux Mondiaux serait fort dommageable pour Lamote qui, en l'absence des athlètes hyperandrogènes dont la double championne olympique Caster Semenya, pourrait avoir un très bon coup à jouer au Qatar. A elle de s'éviter une énorme désillusion sur la piste de Charléty.

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