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Athlétisme: stress, peur et oubli bête... Le +no show+ hante les athlètes

De la "peur", du stress, un espoir que ça n'arrive jamais... Plusieurs athlètes ont évoqué jeudi leur relation à la contraignante localisation antidopage et au "no show", quelques jours après que le sprinteur américain Christian Coleman a été blanchi malgré trois manquements à ses obligations.

"J'ai débuté à 17 ans, j'étais un des plus jeunes dans le groupe cible de l'Usada (l'Agence antidopage américaine), j'étais énervé de devoir le faire alors que je n'étais même pas pro", a raconté jeudi le sprinteur Noah Lyles lors d'une conférence de presse à la veille du meeting de Ligue de diamant de Bruxelles.

Les athlètes présents dans le groupe cible de la fédération internationale (IAAF) ou de leur agence antidopage nationale doivent livrer leur adresse et leurs lieux d'entraînements et de compétition à leur autorité antidopage. Avant chaque trimestre, ils doivent surtout préciser -dans le logiciel de l'Agence mondiale antidopage (AMA) Adams- un lieu et un créneau de 60 minutes pour chaque jour où ils seront disponibles pour un contrôle.

Si un contrôleur ne les trouve pas lors de ce créneau, c'est le fameux "no show". Une localisation oubliée ou trop imprécise est également sanctionnable.

"Ça m'effrayait d'avoir trois manquements et de risquer une suspension, continue Lyles. Alors avec ma mère on se connecte très souvent à l'application. D'ailleurs quand je suis en Europe c'est elle qui remplit ma localisation aussi vite et précisément que possible."

Malgré ses précautions, Lyles a déjà écopé d'un "no show", pour une erreur d'inattention: "C'est arrivé en 2017, j'avais rentré l'horaire en +pm+ (après-midi) au lieu de +am+ (matin)".

Dans le cas de Christian Coleman, l'affaire qui a secoué le monde de l'athlétisme ces derniers jours, ce sont un +no show+ et deux défauts de localisation (oubli ou imprécision) en moins d'un an qui lui ont fait risquer une suspension de deux ans. Mais une erreur de l'Usada sur la date d'enregistrement de son premier manquement a conduit lundi à l'abandon des charges qui pesaient sur le vice-champion du monde du 100 m, qui pourra courir aux Mondiaux de Doha (27 septembre - 6 octobre).

- Sonnette Bluetooth -

Outre Lyles, d'autres athlètes ont évoqué jeudi leurs expériences avec l'outil contraignant mais jugé nécessaire de la localisation, et parfois du "no show".

"Moi aussi j'ai déjà manqué un contrôle au début de ma carrière, a indiqué la championne olympique belge de l'heptathlon Nafissatou Thiam. J'avais dormi chez un ami et oublié de changer ma localisation. Après ça j'étais très stressée, je n'avais pas de sonnette chez moi, donc j'avais installé une sonnette bluetooth" (pour ne pas manquer la venue des contrôleurs).

"Je suis soumise à la localisation depuis des années, ce n'est pas si difficile", a nuancé l'expérimentée américaine Brittney Reese (32 ans), quadruple championne du monde du saut en longueur. Qui a cependant avoué avoir manqué un contrôle dans ses jeunes années à l'Université, alors qu'elle étudiait à la bibliothèque.

"Je n'ai jamais manqué un test et je souhaite que ça n'arrive jamais, espère pour sa part le coureur de 400 m Michael Norman. Mais quand j'étais à l'université en 2017 heureusement que mon colocataire était réactif, il m'avait prévenu que les contrôleurs me cherchaient une fois alors que j'étais en cours d'espagnol."

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