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Attaque au couteau: l'assaillant né en Tchétchénie et fiché S, ses parents en garde à vue

L'auteur de l'attaque au couteau revendiquée par le groupe Etat islamique, qui a tué un passant samedi soir à Paris, est un Français de 20 ans né en Tchétchénie, qui était fiché S, et dont les parents ont été placés dimanche en garde à vue.

Le jeune homme, Khamzat A., abattu par les policiers juste après l'attaque, est un Français né en novembre 1997 en Tchétchénie, une république musulmane russe du Caucase, théâtre de deux guerres dans les années 1990 et 2000.

"Son père et sa mère ont été placés en garde à vue dimanche matin", a déclaré à l'AFP une source judiciaire. Le domicile familial, rue Pajol dans le XVIIIe arrondissement, a été perquisitionné, selon une source proche du dossier.

S'il n'avait pas d'antécédent judiciaire, le jeune homme, qui a acquis la nationalité française en même temps que sa mère en 2010, était depuis l'été 2016 fiché S (pour "sûreté de l'Etat") et inscrit au FSPRT, le fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation islamiste.

Le jeune homme avait été "entendu il y a un an par la section antiterroriste de la brigade criminelle car il connaissait un homme lui-même en lien avec quelqu'un parti en Syrie", a indiqué une source proche de l'enquête.

Un passant français, âgé de 29 ans, a été tué et quatre personnes blessées par cet homme armé d'un couteau muni d'une lame de 10 cm, dans le IIe arrondissement. Les blessés, âgés de 26 à 54 ans, sont hors de danger, a annoncé dans la nuit le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, qui a présidé dimanche matin une réunion d'état-major place Beauvau.

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui a frappé plusieurs fois la France depuis 2015, a rapidement revendiqué l'attaque. "L'auteur de cette attaque au couteau à Paris est un soldat de l'Etat islamique", a déclaré une "source sécuritaire" à Amaq, l'organe de propagande de l'EI.

"La France paye une nouvelle fois le prix du sang mais ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté", a réagi le président Emmanuel Macron sur Twitter.

Le Premier ministre Edouard Philippe a salué "l'exceptionnelle réactivité des forces de police", dont l'intervention en quelques minutes a permis d'éviter "un bilan plus lourd".

L'agression a eu lieu peu avant 21H00 près de l'Opéra, dans un quartier touristique de bars, restaurants et théâtres.

Voyant les policiers arriver à sa hauteur, l'agresseur s'est dirigé vers eux et les a menacés en criant "Tire, tire, je vais te planter", selon des sources policières. Un agent a alors fait usage d'un pistolet à impulsion électrique pour maîtriser l'assaillant. Puis un deuxième policier lui a tiré dessus à deux reprises, le blessant mortellement.

- "C'était glaçant" -

Des témoins ont raconté une attaque qui les a saisis d'effroi. L'agresseur "s'est approché calmement, ça contrastait avec la panique qu'il y avait autour de lui, les gens qui criaient et couraient. Il a dit +Allah Akbar+, deux fois, tout doucement, c'était glaçant", a confié à l'AFP Romain, 34 ans, qui était là avec sa femme et son fils de six ans.

Une cellule d'aide psychologique a été ouverte aux urgences de l'Hôtel-Dieu.

De leur côté, la droite et l'extrême droite, qui depuis l'attaque meurtrière de Carcassonne et Trèbes (Aude) le 23 mars ont durci leurs critiques envers l'exécutif, ont demandé des "actes" et non plus des "commentaires".

"Dans la guerre contre le terrorisme, les mots ne suffisent pas, il faut des actes", a tweeté le président des Républicains, Laurent Wauquiez.

"Maintenant nous attendons une information essentielle", a asséné la dirigeante du FN Marine Le Pen: "Par quelle filière ce terroriste islamiste et sa famille sont-ils présents sur notre territoire?"

Le gouvernement a répliqué sans tarder par la voix de son porte-parole, Benjamin Griveaux: "Ceux qui expliquent que des mesures sorties du chapeau suffiraient à régler le problème, ceux-là mentent".

Cette attaque, qui porte à 246 le nombre de victimes tuées dans des attentats sur le sol français depuis 2015, intervient alors que la France vit sous une constante menace terroriste.

Paris fait partie de la coalition militaire internationale intervenant en Syrie et Irak contre l'EI. Dans sa revendication, l'organisation affirme que l'assaillant du quartier de l'Opéra a agi "en représailles envers les Etats de la coalition".

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