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Attaque dans un hôtel de Kaboul: au moins 4 assaillants tirent sur des clients

Au moins deux des quatre assaillants ont été tués, mais les échanges de tirs se poursuivaient samedi soir à l'hôtel Intercontinental de Kaboul, plus de trois heures après le début de l'attaque contre cet établissement de luxe déjà visé en 2011.

"Les opérations continuent, un deuxième assaillant a été tué. Sept blessés ont été évacués des premier et deuxième étages, désormais entièrement nettoyés. Mais nous progressons lentement pour éviter les victimes civiles" parmi les clients et le personnel, a indiqué à l'AFP le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi.

"Les forces spéciales sont maintenant héliportées sur le toit de l'hôtel", a-t-il ajouté.

Aucune revendication ni aucun bilan officiel n'ont été publiés, mais les médias locaux annoncent plusieurs morts et blessés.

L'hôtel, situé sur une colline dans l'ouest de Kaboul, était plongé dans l'obscurité et de hautes flammes s'échappaient du toit.

Selon une source sécuritaire, le commando des assaillants a mis le feu au quatrième et avant-dernier étage de l'hôtel avant de se retrancher au deuxième étage.

"Je peux entendre des coups de feu qui semblent provenir du premier étage, mais je ne sais pas où il sont. Nous sommes cachés dans nos chambres. Faites que les secours arrivent vite", a supplié un client retranché au 3e étage, joint au téléphone par l'AFP, sous couvert de l'anonymat.

Le commando s'est introduit dans l'hôtel peu après 21H00 (18H30, heure belge), déclenchant une explosion pour s'ouvrir la voie avant de tirer, à la grenade notamment, sur les gardes et les clients.

L'électricité a été aussitôt coupée dans le quartier.

Un journaliste de la chaîne de télévision locale Tolo News qui se trouve sur les lieux a rapporté sur Twitter que les assaillants ont d'abord abattu les gardes de sécurité postés à l'entrée du complexe.

Cette opération, apparemment bien préparée, intervient après une série d'alertes particulièrement précises depuis 48 heures concernant la possibilité d'attaque contre des hôtels et lieux fréquentés par les étrangers à Kaboul.


21 morts en 2011

Les principaux axes menant à l'établissement ont été fermés à la circulation, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Najib Danish, a indiqué qu'une "compagnie privée était chargée depuis deux semaines d'assurer la sécurité de l'hôtel". "Nous enquêtons pour comprendre par où sont entrés les assaillants, ils ont pu utiliser les portes de l'arrière-cuisine", a-t-il estimé.

L'hôtel Intercontinental de Kaboul, qui compte quatre restaurants - mais n'appartient pas à la chaîne internationale éponyme - accueille fréquemment des mariages, des conférences et des réunions politiques.

Sa terrasse illuminée au-dessus de Kaboul est particulièrement prisée des classes aisées.

Un responsable du ministère des Télécommunications, Abdullah Sabet, a indiqué à l'AFP qu'une quarantaine de directeurs et responsables provinciaux du pays séjournaient samedi soir à l'hôtel, en vue d'une conférence prévue dimanche.

"Nous ne savons pas s'ils ont été blessés ou tués", a-t-il confié.

Une conférence sur la présence et l'investissement chinois en Afghanistan s'y est tenue samedi matin.

L'établissement, l'un des deux cinq étoiles de la capitale, ouvert en septembre 1969, a été la cible d'une précédente attaque en juin 2011, revendiquée par les talibans, qui avait fait 21 morts.

Les neuf assaillants avaient été abattus après l'intervention des forces spéciales afghanes appuyées par les hélicoptères de l'Otan pour mettre fin à la tuerie.

Depuis, l'hôtel avait renforcé la surveillance. Mais une journaliste de l'AFP a constaté samedi matin que la fouille au corps, à l'entrée même du bâtiment, pouvait être aisément contournée en sautant les barrières.

L'attaque intervient quelques jours après la visite d'une délégation du Conseil de sécurité des Nations unies à Kaboul qui s'est achevée lundi, et au lendemain d'une réunion de haut niveau du Conseil au siège de l'Onu à New York consacrée à l'Afghanistan.

A Washington, le Département d'Etat a indiqué "suivre la situation avec les autorités locales pour déterminer si des ressortissants américains ont été affectés".

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