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Attentats à Paris: de l’Iran au Maghreb en passant par le Hamas et le Hezbollah, tous les dirigeants musulmans (ou presque) soutiennent la France

Ailleurs dans le monde arabe, la grande majorité des réactions exprimaient l'effroi et l'indignation après les attaques vendredi soir contre des passants, cafés, un concert rock ou un stade de football à Paris qui ont fait 128 morts.

Au Proche-Orient, plusieurs pays arabes ainsi que l'Iran ont dénoncé les attaques de Paris.

Les monarchies arabes du Golfe, Arabie saoudite et Emirats arabes unis en tête, ont prôné une coopération internationale pour éradiquer "ce fléau dangereux et destructeur".

Le président iranien Hassan Rohani a, lui, qualifié les attentats de "crimes contre l'humanité".

L'Egypte a "condamné avec les termes les plus durs les attentats terroristes" et la Ligue arabe a dénoncé "un crime abominable contre des civils innocents".

L'imam de la mosquée Al-Azhar, plus haute institution de l'islam sunnite, Ahmed Al-Tayeb, a appelé "le monde entier à s'unir pour faire face à ce monstre du terrorisme".

Le Comité des grands oulémas, autorité religieuse suprême en Arabie saoudite, a également jugé "contraires à l'islam" les attentats et accusé Damas d'être le parrain de l'EI.

Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, dont le pays a été frappé par des attaques terroristes, a condamné les attentats "barbares". Et le président algérien Abdelaziz Bouteflika a parlé de "crime contre l'humanité".

Même les mouvements islamistes palestinien Hamas et Jihad islamique, considérés comme des "organisations terroristes", ont condamné des attaques barbares.

Le Hezbollah a exprimé sa "solidarité" avec la France, ajoutant que la région du Moyen-Orient souffrait aussi du "tremblement de terre" provoqué par l'EI.

En Libye, le gouvernement basé dans l'est du pays et reconnu par la communauté internationale a appelé Paris à "coopérer dans la lutte contre les organisations terroristes", alors que les autorités rivales basées à Tripoli ont "condamné fermement un acte criminel".


Le peuple iranien soutient également la France


Bachar al-Assad, le seul à ne pas se joindre à la solidarité


Seule voix discordante, celle du président syrien Bachar al-Assad, dont la France réclame le départ. Il s'est démarqué samedi de cet élan général de solidarité en soutenant que la politique française en Syrie avait contribué à "l'expansion du terrorisme".

Le Hezbollah libanais et l'Iran, des alliés du régime Assad, ont pourtant condamné les attaques. Mais la France participe aux raids de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l'EI en Syrie et en Irak, deux pays ravagés par le mouvement terroriste, tout en accusant M. Assad de crimes de guerre contre son peuple.

"Les politiques erronées adoptées par les pays occidentaux, notamment la France dans la région ont contribué à l'expansion du terrorisme", a indiqué M. Assad devant une délégation française dirigée par le député Thierry Mariani (opposition). "La France a connu (vendredi) ce que nous vivons en Syrie".

Le conflit en Syrie a été déclenché en mars 2011 par la répression par le régime Assad des manifestations pacifiques réclamant des réformes dans le sillage du Printemps arabe. Ces manifestations ont dégénéré en rébellion armée avant de devenir une guerre civile qui a favorisé l'émergence des jihadistes dont l'EI en 2013.

Le régime Assad considère pêle-mêle comme "terroristes" tous les rebelles et jihadistes. L'opposition syrienne quant à elle affirme que l'EI a volé sa "révolution" contre M. Assad et que le groupe jihadiste "sert" le régime syrien.

"On avait averti sur ce qui allait se passer en Europe il y a trois ans, on avait dit ne prenez pas ce qui se passe en Syrie à la légère. Malheureusement les responsables européens n'ont pas écouté", a dit M. Assad samedi.

Le président syrien accuse régulièrement les Occidentaux, dont la France, et certains pays arabes de financer les rebelles en Syrie où le conflit a fait plus de 250.000 morts.


Impasse politique entre les deux pays

Sur une possible collaboration avec la France dans la lutte antiterroriste, M. Assad a déclaré: "On ne peut pas faire de la coopération des services secrets sans coopération politique". Une telle coopération est exclue pour la France du moins dans l'immédiat. Le président français François Hollande a récemment réaffirmé que "rien ne doit être fait pour conforter Bachar al-Assad car étant le problème, il ne peut pas être la solution".

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