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Un kamikaze de Bruxelles identifié comme geôlier par les ex-otages français en Syrie

Ils avaient déjà reconnu le tueur présumé du Musée juif de Bruxelles et un proche des auteurs des attentats de janvier 2015: certains des quatre journalistes français ex-otages en Syrie ont identifié un autre de leurs geôliers, Najim Laachraoui, kamikaze des attentats de Bruxelles.

C'est d'abord un nom qui résonne dans la mémoire de Didier François, Pierre Torrès, Edouard Elias et Nicolas Hénin, celui d'Abou Idriss. Le nom d'un des hommes chargé de les surveiller au cours de leurs dix mois de captivité, entre juin 2013 et avril 2014, ont-ils tous affirmé, selon des sources proches de l'enquête.

Puis, deux des ex-otages ont identifié cet Abou Idriss comme étant Najim Laachraoui, l'un des deux jihadistes qui se sont fait sauter à l'aéroport de Bruxelles le 22 mars, selon ces sources. Parmi eux, Nicolas Hénin, qui l'a identifié "formellement", a indiqué son avocate Me Marie-Laure Ingouf, contactée par l'AFP.

C'est également sous l'appellation d'Abou Idriss qu'un hommage est rendu au kamikaze par le groupe Etat islamique (EI) dans son magazine en ligne Dabiq.

Les images de ce Belge de 24 ans ont été largement diffusées après les attentats, où on le voit notamment à l'aéroport de Zaventem aux côtés d'un deuxième kamikaze, Ibrahim El Bakraoui, et d'un troisième homme, identifié comme Mohamed Abrini et depuis arrêté.

Un troisième kamikaze, Khalid El Bakraoui, le frère d'Ibrahim, s'était peu après fait exploser dans une rame de métro de Bruxelles. 32 personnes ont péri au cours de ces attaques.

Décrit comme "un bon élève, sans problème disciplinaire", en électromécanique, Laachraoui avait rejoint l'EI en Syrie en février 2013, selon le parquet belge.

Puis sa trace avait disparu... jusqu'au 9 septembre 2015, deux mois avant les attentats de Paris: il est alors contrôlé à la frontière austro-hongroise, notamment avec Salah Abdeslam, suspect-clé de ces attentats, arrêté le 18 mars à Bruxelles.

- Possible destinataire du SMS du Bataclan -

Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir été l'artificier, voire l'un des coordinateurs des attaques du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et d'avoir été en liaison téléphonique avec certains des kamikazes.

Selon une hypothèse des enquêteurs, il a été l'un des destinataires d'un SMS envoyé par les assaillants du Bataclan juste avant d'entrer dans la salle de concert: "on est parti, on commence".

Avant lui, deux Français avaient déjà été identifiés comme geôliers par les ex-otages: Mehdi Nemmouche, tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, qui avait fait quatre morts en mai 2014, et Salim Benghalem, un proche des frères Kouachi, coauteurs des attentats de janvier 2015 en France.

Incarcéré en Belgique dans l'attente de son procès, Mehdi Nemmouche avait été reconnu quelques mois après sa libération par Nicolas Hénin, qui le connaissait comme "Abou Omar le cogneur". "Mehdi Nemmouche m'a maltraité", avait-il affirmé.

Ses collègues et lui-même ont, selon lui, été "en contact" avec Nemmouche "de juillet à décembre 2013".

Salim Benghalem, qui figure pour sa part sur la liste américaine des "combattants terroristes étrangers" pour son appartenance à l'EI, a lui aussi été identifié par les ex-otages.

Cet homme de 35 ans avait été repéré par les services de renseignement comme évoluant dans l'entourage du groupe dit "des Buttes-Chaumont", qui envoyait des jihadistes en Irak.

Dans cette affaire, Saïd Kouachi, l'un des frères auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo, avait été entendu par les enquêteurs, et son frère Chérif avait été condamné à trois ans de prison.

Les enquêteurs ont également établi que Benghalem était allé au Yémen, selon une source proche du dossier. L'un des frères Kouachi, s'y était aussi rendu, sans que les services spécialisés ne parviennent à déterminer s'il s'agissait de Chérif ou de Saïd.

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