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Attentats de Paris et de Bruxelles: "Najim Laachraoui dirigeait"

Najim Laachraoui, l'un des deux kamikazes de l'aéroport de Zaventem, a tenu un rôle important au sein du groupe terroriste 'Etat islamique' entre 2013 et 2015. Les semaines passent et le rôle de Najim Laachraoui prend de l'ampleur dans l’organisation des attentats de Paris et de Bruxelles. Pour un ancien otage en Syrie et journaliste, il est le concepteur.

Le Belge Najim Laachraoui, l'un des deux djihadistes qui se sont fait exploser à l'aéroport de Bruxelles le 22 mars, a été identifié par plusieurs ex-otages français retenus en Syrie en 2013 et 2014, comme l'un de leurs geôliers, ont indiqué vendredi des sources proches de l'enquête. Il y a quelques semaines, nous évoquions l’hypothèse sur RTLinfo selon laquelle Najim Laachraoui serait bien plus que l’un des kamikazes de l’aéroport de Zaventem. "Il serait le potentiel cerveau des attentats de Paris et Bruxelles", nous écrivions. Interviewé sur Europe1, l’ex-otage et journaliste Didier François vient accréditer cette thèse. Il apporte des précisions sur le rôle de Najim Laachraoui lors de sa détention: "Il n’était pas l’un de nos gardes. Il avait un rôle un peu particulier. C’était l’un des cadres de l’Etat islamique, ce n’était pas un garde de base."

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"Il n’utilisait jamais la violence"

Najim Laachraoui fait partie de la première vague des départs en Syrie. Après une enfance et une adolescence à Schaerbeek, il quitte en 2013 son foyer pour rejoindre la Syrie alors que l’État islamique n’a même pas encore proclamé son califat. Didier François ajoute: "Il était très jeune, mais extrêmement brillant. Très intelligent. Il avait une très forte conviction ce qui le rendait d’autant plus dangereux. A la différence des autres qui étaient des brutes épaisses, lui réfléchissait beaucoup. Il avait la confiance de ses chefs, car il était chargé de faire la liaison avec les émirs et les responsables." Le Schaerbeekois avait le rôle d’une partie des interrogatoires. "C’était quelqu’un d’extrêmement fin. Il n’utilisait jamais la violence contrairement aux autres."


"Il était chargé du recrutement"

Régulièrement Najim Laachraoui venait chercher le journaliste Didier François pour avoir des discussions et le soumettre à des négociations. "On a eu de très longues discussions. C’est quelqu’un qui a lu beaucoup, notamment sur la religion. Il connait extrêmement bien la religion catholique. Il avait une approche très intellectuelle et très comparative de l’islam et la religion catholique. Nous avons eu des discussions sur ‘est-ce que Jésus est un Dieu ? Le Christ, fils de Dieu ?’ " Des discussions qui ont permis au journaliste d’en apprendre plus sur l’organisation du groupe terroriste ‘État islamique’. "Il faisait partie de cette structure de direction qui était la cellule des opérations extérieures. Il était chargé du recrutement, de l’encadrement des gens, de leur sélection", fait savoir Didier François toujours sur Europe1.


Un des concepteurs

Sur le rôle de Najim Laachraoui lors des attentats de Paris et de Bruxelles, son ex-otage a peu de doutes: "On voit bien que pendant les attentats de Paris, il est en base arrière à Bruxelles, avec un cadre algérien plus âgé. On voit bien qu’il dirigeait, c’est lui l’un des concepteurs. Il ne fait partie de la première vague qui s’est fait sauter. Sur Bruxelles, c’est poussé par la traque policière qu’il passe à l’attentat suicide. Mais son objectif était de réorganiser des attentats. Il était préservé par l’organisation."


Salah Abdeslam le récupère en Hongrie

Didier François, Pierre Torrès, Edouard Elias et Nicolas Hénin , les ex-otages libérés en avril 2014 après dix mois de captivité, avaient déjà identifié deux de leurs geôliers: le Français Mehdi Nemmouche, tueur présumé du Musée juif de Bruxelles en mai 2014 (4 morts), et un autre Français, Salim Benghalem, proche des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris (17 morts). Ce n'est pas la première fois que Najim Laachraoui est identifié comme geôlier en Syrie. En début de semaine, des médias britanniques avaient affirmé qu'il y était proche de "Jihadi John", l'individu responsable notamment des décapitations du journaliste américain James Foley et du photographe britannique John Cantlie, en 2013. Sa trace a réapparu le 9 septembre 2015, deux mois avant les attentats de novembre à Paris (130 morts), lors d'un contrôle routier à la frontière austro-hongroise, au côté notamment de Salah Abdeslam, suspect-clé de ces attentats, arrêté le 18 mars. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir été l'artificier de ces attentats, voire l'un des coordinateurs, et d'avoir été en liaison téléphonique avec certains des kamikazes du 13 novembre.

Didier François : "On a eu de longues...par Europe1fr

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