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Un Belge au Chili raconte la violence des affrontements: "L'armée et la police tirent à balles réelles"

Le ministère des affaires étrangères belge, conseille de ne pas approcher les manifestations au Chili, ce matin. De nouvelles manifestations se sont produites hier, avec des violences, après l'annonce du remaniement du gouvernement. Aujourd'hui, démarre une grève de 24 heures, dans la plus grande mine de cuivre du pays, la plus grande au monde. Présent sur place, un Belge témoigne des violences.

De violents incidents entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté lundi dans le centre de Santiago, quelques heures après l'annonce par le président chilien d'un remaniement gouvernemental. Depuis le 18 octobre, cette vague de contestation sociale sans précédent a fait au moins 20 morts.

Sur place, Thibaut Godard, témoin des affrontements, s'inquiète de la tournure des événements. Ce Belge travaille et vit au Chili depuis 3 ans, avec sa femme et ses 3 enfants. "Je respecte les couvre-feux, mais je ne suis pas à l'aise", confie-t-il par téléphone. "Je suis dans le nord du Chili, et tous les soirs j'entends des coups de feu dans la ville."



Torture, violences sexuelles et tirs à balles réelles

"L'armée, aussi bien que la police, tire à balles réelles, à hauteur d'homme et à bout portant, également", raconte Thibaut. "L'Institut national des Droits de l'Homme a découvert des centres de torture éphémères, notamment dans une station de métro à Santiago. Des gens sortent de zones confinées, hagards et zombies, torturés, avec des impacts de balles. On parle aussi de violences sexuelles administrées aux manifestants."

Il s'agit principalement de jeunes étudiants, mais la majorité de la population dans la rue en souffre : des personnes âgées, aux jeunes. 


  

Vendredi, plus d'un million de personnes s'étaient rassemblées dans le centre de Santiago et dans plusieurs grandes villes du pays pour protester contre les inégalités sociales engendrées par le modèle économique ultra-libéral instauré sous la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990) et jamais remis en cause depuis le retour de la démocratie.

Comme un rappel à cette période sombre, sur cette vidéo partagée sur Facebook par un habitant, un homme arrêté par les forces de l'ordre crie son nom et son numéro d'identification, de peur de disparaître. "On compte déjà plusieurs dizaines de disparus depuis plusieurs jours dont on n'a plus aucune trace", commente Thibaut. "La frustration n'est pas du réglée et continue de monter, les tortures, les viols et les assassinats vont continuer."

De nombreuses autres vidéos circulent sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter. On peut y voir un prisonnier éjecté d'une camionnette de police en pleine rue, la nuit. Des images de personnes abattues dans la rue par des militaires circulent également. 

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