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Au Pérou, le pape appelle à lutter contre "le virus" de la "corruption"

(Belga) Le pape François a appelé vendredi à Lima à lutter contre "le virus" de "la corruption", à l'occasion d'un discours prononcé au palais du gouvernement devant les autorités politiques et civiles du pays.

"Que de mal fait à nos peuples latino-américains, et aux démocraties de ce continent béni, ce 'virus' social, un phénomène qui infecte tout, les pauvres et la terre mère étant les plus lésés", a déploré le pape, qui fustige régulièrement ce mal universel. Au Pérou, ses paroles s'inscrivent dans le contexte d'une crise politique profonde, depuis la grâce accordée à Noël à l'ex-président péruvien Alberto Fujimori, condamné pour corruption et crimes contre l'humanité. Très critiqué pour cette décision, le chef de l'Etat Pedro Pablo Kuczynski, ex-banquier de Wall Street, a lui-même échappé à une destitution pour ses liens avec le géant du BTP brésilien Odebrecht. "Tout ce qu'on peut faire pour lutter contre ce fléau social mérite le plus grand des soutiens", a souligné le souverain pontife argentin, prônant "une plus grande culture de la transparence entre les entités publiques, le secteur privé et la société civile". "La corruption peut être évitée et exige l'engagement de tous", a-t-il insisté, en ajoutant que les Péruviens devaient avoir le sentiment que le pays est un lieu "d'opportunité", "pour tous et non pour quelques uns". Dans la matinée, le pape s'était rendu pour la première fois au coeur de l'Amazonie, dans le sud-est du Pérou, un temps fort de son voyage dans le pays où il est arrivé jeudi en fin de journée. En rencontrant quelques heures plus tard le gouvernement, François lui a demandé "d'écouter, de reconnaître et de respecter les personnes et les populations locales comme des interlocuteurs valables". Car, "elles maintiennent un lien direct avec la terre" et elles connaissent "les effets catastrophiques, qu'au nom du développement, de nombreux projets sont en train de provoquer". "L'exploitation minière clandestine est devenue un danger qui détruit la vie des personnes; les forêts et les rivières sont dévastées en même temps que toute la richesse qu'ils possèdent", a dénoncé en particulier le pape. "Tout ce processus de dégradation implique et promeut des organisations, à l'extérieur des structures légales, qui dégradent beaucoup de nos frères en les soumettant à la traite - nouvelle forme d'esclavage -, au travail informel, à la délinquance... et à d'autres maux qui affectent gravement leur dignité, et en même temps, celle de la nation", a conclu le pape. (Belga)

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