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Au Royaume-Uni, la frénésie du mariage royal laisse les Républicains de marbre

La frénésie de protocole et de pompe qui a saisi la Grande-Bretagne avant le mariage du prince Harry avec Meghan Markle laisse de marbre au moins un homme: Graham Smith, figure de proue des Républicains.

Pour lui et les membres de son mouvement anti-monarchiste, le 19 mai est un simple avatar du showbiz, "pas très différent de la fascination pour les Kardashians", explique à l'AFP Smith, 44 ans, chemise à carreaux flottante et rasage approximatif.

"C'est juste une histoire people de plus", dit-il devant des touristes amassés à l'entrée du palais de Buckingham, résidence de la grand-mère de Harry, la reine Elizabeth II, cette semaine à Londres.

Fondé en 1983 avec une poignée de membres, le mouvement République a acquis une existence légale en 2006 et revendique aujourd'hui bravement 40.000 membres. Ses adhérents voient le prochain mariage comme un effort désespéré pour assurer l'avenir de la couronne.

"Je suis très heureux pour le couple et je leur souhaite le meilleur. Mais c'est un événement privé qu'ils ont transformé en grand spectacle public, qui va coûter un argent fou aux contribuables", estime-t-il. "Et ils vont l'utiliser jusqu'à la corde pour promouvoir la marque royale, là est le problème", selon lui.

Il détaille les griefs de son groupe envers la monarchie: "Un tas de gens y sont opposés, c'est très clivant et ils ne rendent aucun compte, ils sont très secrets".

Avec le prochain mariage, "ils font valoir le côté plus lénifiant de la marque pour se protéger du regard et des critiques des autres: celui des romances de conte de fée, des mariages et des bébés", analyse-t-il.

- "Phagocytée par la machine"

Graham Smith rame à contre-courant: 65% des Britanniques veulent conserver la monarchie, contre 19% qui préfèrent un modèle républicain, selon un sondage de l'agence Opinium, réalisé début 2017 auprès de plus de 2.000 personnes.

République propose d'abolir la monarchie et de remplacer la reine par un chef d'Etat élu.

Ex-actrice, américaine, métisse, Meghan Markle est censée amener un souffle d'air frais parmi les épouses royales. Mais Smith n'est pas convaincu.

"Elle s'est laissée complètement phagocyter par la machine royale", estime-t-il. "Elle a fermé ses comptes sur les réseaux sociaux, elle est coachée par les mêmes personnes qui gèrent l'image des autres royaux", relève-t-il.

"Ce n'est pas la monarchie qui s'ouvre au commun des mortels, c'est Harry qui épouse une personne qui va être intégrée à la marque royale et les portes vont se refermer derrière elle", prédit-il.

Le jour du mariage, les Républicains accueilleront une conférence internationale à Londres rassemblant des mouvements similaires d'autres pays. La réunion est ouverte à tous ceux qui en ont assez des festivités royales.

"Le jour du mariage, nous allons faire partie de la grande majorité des gens qui ne vont y prêter aucune attention", veut croire Graham Smith.

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