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Au Yémen en guerre, l'ONU paie les salaires de milliers d'enseignants

Près de 100.000 enseignants yéménites sont actuellement payés par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) dans ce pays ravagé par la guerre où les autorités ne rémunèrent plus les personnels éducatifs et deux millions d'enfants sont déscolarisés.

L'Unicef a déjà payé plus de 97.000 enseignants ainsi que des membres du personnel d'écoles yéménites, à raison de 50 dollars (44 euros) par mois au cours du premier cycle de financement qui vient de s'achever, ont annoncé dimanche les Nations unies dans un communiqué, sans donner plus détails sur la durée de ce cycle.

Le Fonds pour l'enfance a pour objectif de verser un salaire à 136.000 membres du personnel éducatif du pays, mais n'a pas précisé la date qu'il s'est fixé pour l'atteindre.

Selon l'ONU, deux des sept millions d'enfants en âge d'aller à l'école sont déscolarisés au Yémen, en raison de la destruction des infrastructures par plus de quatre ans de conflit ou de leur transformation en abris pour les déplacés.

Les autorités ont suspendu le versement des salaires des enseignants en 2016, la guerre entre rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, et forces progouvernementales, soutenues par une coalition militaire menée par l'Arabie saoudite, ayant paralysé l'économie du pays, qui figurait déjà parmi les plus pauvres du monde.

Dans certaines régions, les écoles ont rouvert, mais la situation du système éducatif yéménite reste un défi, selon le directeur régional de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord Geert Cappelaere.

"Sans salaire régulier, en raison du conflit et de la crise économique actuelle, les enseignants ont été confrontés à des difficultés pour se rendre dans les écoles ou ont dû trouver d'autres moyens de subsistance pour leur famille", a-t-il déclaré, cité dans un communiqué.

Des ONG de défense des droits humains affirment que le manque d'éducation est une menace pour le bien-être des enfants, plus susceptibles d'être recrutés par des milices, d'être forcés à travailler ou à se marier lorsqu'ils sont déscolarisés.

Entre 2014 et 2015, les rebelles Houthis, issus d'une branche du chiisme et s'estimant marginalisés par le pouvoir central, ont lancé une offensive et chassé le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi de la capitale Sanaa.

Le conflit au Yémen a fait quelque 10.000 morts, en majorité des civils, et plus de 60.000 blessés depuis qu'une coalition militaire menée par Ryad est intervenue en mars 2015 pour soutenir le gouvernement, selon un bilan partiel de l'Organisation mondiale de la santé.

Des groupes de défense des droits humains affirment que le nombre réel de morts pourrait être cinq fois plus élevé.

Le conflit a provoqué ce que l'ONU décrit comme la pire crise humanitaire du monde, l'immense majorité de la population dépendant de l'aide internationale.

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