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Avant le Louvre, Soulages célébré à New York, terre d'adoption

Quelques mois avant l'exposition que va lui consacrer, pour son centenaire, le Louvre, la galerie Lévy Gorvy offre au peintre français Pierre Soulages un premier écrin à New York, très tôt terre d'adoption pour lui.

Les 20 toiles présentées à partir de jeudi et jusqu'au 26 octobre dans cet immeuble de l'Upper East Side, à Manhattan, balayent 65 des plus de 80 ans de la carrière du maître de Rodez.

La plus ancienne date de 1954, année durant laquelle l'artiste noue relation avec la galerie new-yorkaise Kootz, point de départ de son parcours américain, avec l'appui de James Johnson Sweeney, conservateur au Museum of Modern Art (MoMA).

Le génie du noir fera partie de la première exposition du musée Guggenheim dans le bâtiment circulaire emblématique imaginé par l'architecte Frank Lloyd Wright, en 1959.

La plupart des oeuvres présentées par Lévy Gorvy sont issues de collections américaines ou de musées américains, témoins de l'intérêt que suscite Pierre Soulages aux Etats-Unis, où il a rencontré Willem de Kooning ou Mark Rothko.

Lévy Gorvy, qui représente Pierre Soulages, continue de placer des toiles du peintre auprès de clients américains.

"C'est vrai qu'on aurait pu vendre dix fois à des Européens, mais on a dit non, on va d'abord voir où on peut les placer aux Etats-Unis", explique Dominique Lévy, co-fondatrice de la galerie Lévy Gorvy avec Brett Gorvy, ancien responsable de l'art contemporain au sein de la maison d'enchères Christie's.

A l'occasion de l'exposition new-yorkaise, le peintre, aujourd'hui établi à Sète et toujours prolifique à 99 ans, a réalisé spécialement deux tableaux, achevés au printemps dernier.

Ils constituent une extension de l'"Outrenoir", cet univers qu'a imaginé Pierre Soulages en 1979 lorsqu'il a pris le virage radical du noir complet.

Le peintre y poursuit son travail avec la lumière, qui invite le visiteur à graviter physiquement autour de l'oeuvre, pour en saisir les nuances.

"C'est incroyable pour moi parce que je ne connais pas un artiste qui se réinvente (comme ça) encore et encore. Je ne sens jamais une répétition dans le travail de Soulages", explique à l'AFP Dominique Lévy.

Aucune des toiles montrées à New York ne sera de l'exposition du Louvre, attendue en décembre.

"C'est deux expositions qui dansent ensemble", décrit Dominique Lévy, soulignant que l'exposition du Louvre présentera quasiment le même nombre d'oeuvres (21) que la sienne (20).

"C'était l'idée d'un pas de deux", poursuit la galeriste, "et l'espoir de donner une chiquenaude aux musées américains et leur dire: il est temps de faire une vraie rétrospective Soulages."

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