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Baisse de 30 pc du nombre d'exécutions dans le monde

(Belga) Le nombre d'exécutions recensées à travers le monde a diminué de 31%, passant d'au moins 993 en 2017 à au moins 690 au cours de l'année écoulée, ressort-il du rapport mondial 2018 d'Amnesty International portant sur la peine de mort, rendu public mercredi. Ce chiffre est le plus faible enregistré au cours de la dernière décennie par l'organisation de défense des droits humains.

"Cette baisse considérable est essentiellement due à une diminution des chiffres liés à ce châtiment dans certains des pays responsables de la majorité des exécutions enregistrées dans le monde au cours des précédentes années", peut-on lire dans le rapport. Ce recul "prouve que même les pays apparemment les plus rétifs amorcent un changement et réalisent que la peine de mort n'est pas la solution", estime Kumi Naidoo, secrétaire général d'Amnesty International. L'Iran a ainsi réduit de moitié son nombre d'exécutions à la suite d'une modification de la législation du pays relative à la lutte contre les stupéfiants, mais reste responsable de plus d'un tiers de ces châtiments à l'échelle mondiale. Une baisse sensible a également été constatée en Irak, au Pakistan et en Somalie. A l'inverse, la tendance est à la hausse au Bélarus, aux États-Unis, au Japon, à Singapour et au Soudan du Sud. La Thaïlande a par ailleurs repris les exécutions pour la première fois depuis 2009 et le Sri Lanka menace de faire de même après un répit de plus de 40 ans. La Chine comptabilise le plus grand nombre d'exécutés (plus de 1.000). "Toutefois, il est impossible d'obtenir des chiffres précis sur l'application de la peine capitale dans le pays, ces données étant classées secret d'État", note Amnesty International. Suivent l'Iran (au moins 253), l'Arabie saoudite (149), le Viêt-Nam (au moins 85) et l'Irak (au moins 52) qui enregistrent à eux quatre 78 pc de toutes les exécutions. Lors de l'Assemblée générale des Nations unies, en décembre, 121 pays - chiffre sans précédent - ont voté en faveur de la résolution appelant à un moratoire mondial sur la peine de mort. Seuls 35 pays ont voté contre cette résolution, rappelle l'organisation. "Lentement mais sûrement, un consensus mondial est en train de se former visant à la suppression du recours à la peine de mort. Amnesty mène campagne depuis plus de 40 ans pour que cessent les exécutions partout dans le monde; mais ce combat est loin d'être terminé étant donné que l'on dénombre encore plus de 19.000 condamnés à mort à l'échelle mondiale", souligne Kumi Naidoo. "À la fin de l'année 2018, 106 pays avaient aboli la peine de mort dans leur législation pour tous les crimes, et 142 étaient abolitionnistes en droit ou en pratique", relève encore Amnesty. (Belga)

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